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28/01/2010

Les mots d’ Eco

La lecture, mon sport favori, m'apporte différentes satisfactions. Le plaisir de lire des histoires extraordinaires, le bonheur de savourer des textes écrits avec style, de faire rouler muettement en bouche des phrases bien troussées, de découvrir ou apprendre de multiples choses et je pourrais allonger cette liste des jouissances. Ce que j'apprécie particulièrement quand je lis un livre, c'est découvrir de nouveaux mots. Dans les transports en commun je lis perpétuellement, alors quand je tombe sur un mot qui m'est inconnu, je le souligne au crayon. En général ça ne perturbe pas ma lecture, car dans le contexte j'en devine - en gros - la signification, mais quand je rentre chez moi je plonge dans mes dictionnaires pour en avoir la définition exacte.

Découvrir dans un bouquin un mot nouveau c'est du bonheur, deux ou trois c'est un filon mémorable. Jusqu'au jour ancien, où j'ai commencé à lire les romans de Umberto Eco. Je vous rappelle que c'est ce sympathique Italien qui a écrit Le Nom de la Rose, pour citer son bouquin le plus célèbre j'imagine, adapté plus tard au cinéma par Jean-Jacques Annaud. Umberto Eco n'est pas que romancier, polyglotte c'est un spécialiste des langues, on peut lire par exemple son ouvrage Sémiotique et philosophie du langage (1988).

Dans son roman Baudolino paru en 2000, les nouveaux mots se sont mis à fleurir comme crocus au printemps et le plaisir s'est mué en épreuve. Dans ce bouquin de cinq cents pages j'ai compté près  de trente sept mots (37) qui m'étaient complètement inconnus et dont je n'avais jamais entendu parler ! J'admets ne pas être Pic de la Mirandole, mais mon expérience de lecteur me permet d'affirmer qu'il y a là matière à s'interroger. Je ne m'étais jamais trouvé devant un tel étalage de vocabulaire dont le corollaire évident était de mettre au grand jour mon inculture. Mon moral en a pris un coup, mon humilité aussi.

J'ai bien entendu cherché la signification de tous ces vocables, certains trouvèrent facilement une explication dans l'un de mes nombreux dictionnaires. Un simple Larousse ou le Grand Robert pour quelques uns, le Littré pour d'autres, mais ma liste d'énigmes n'était pas épuisée pour autant. Je me suis ensuite plongé dans le grand bain, là où l'esprit perd pied entre connaissances et impostures, Internet. Consultation de dicos spécialisés mis en ligne, mots recherchés au hasard des requêtes Google. Les termes inconnus se livrèrent, difficilement, les uns après les autres, ou presque. Aujourd'hui il me reste une dizaine de mots dont je ne connais toujours pas la définition exacte.   

Pour illustrer mon propos, voici quelques mots rares dont j'ai trouvé le sens. Fondouk : nom masculin désignant entrepôt et hôtellerie pour les marchands dans les pays arabes. Dromon : nom masculin désignant un navire léger et rapide mû à la rame et employé dans l'Empire byzantin du VI au XV siècle. Pagure : nom masculin désignant le crustacé décapode couramment appelé bernard-l'ermite. Gimblette : nom féminin désignant une petite pâtisserie dure et sèche en forme d'anneau.

Enfin je terminerai par un appel, que veulent dire les mots suivants : gréculet (sachant qu'il ne s'agit pas, dans le contexte, d'un petit Grec), busiel (une arme de guerre ?),  polioclaste ? Je compte sur vous, lecteurs cultivés pour éclairer ma modeste lanterne. 

 

 

 

15:20 Publié dans Echo des mots | Tags : umberto eco | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | | |