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28/03/2014

Robert Mapplethorpe

L’exposition consacrée au photographe américain Robert Mapplethorpe (1946-1989) vient de s’ouvrir à Paris. Ami intime de Patti Smith à une époque, elle en parle longuement dans son remarquable ouvrage Just Kids paru en 2010 chez Denoël.  

« On a dit beaucoup de choses sur Robert, et on en dira encore. Des jeunes hommes adopteront sa démarche. Des jeunes filles revêtiront des robes blanches pour pleurer ses boucles. Il sera condamné et adoré. Ses excès seront maudits ou parés de romantisme. A la fin, c’est dans son œuvre, corps matériel de l’artiste, que l’on trouvera la vérité. »

Si vers la fin des années 1960, Robert Mapplethorpe a plusieurs expériences homosexuelles, en 1967 il rencontre Patti Smith avec laquelle il entretiendra d'abord une relation intime, puis amicale jusqu'à sa mort. En 1969, il s'installe avec elle au Chelsea Hôtel à New York et se met à fréquenter les clubs Max's Kansas City et le CBGB. Peu après son départ du Chelsea Hôtel, un an après son arrivée, Mapplethorpe découvre la photographie en empruntant le polaroïd d’une amie. Son premier modèle est Patti Smith et malgré les difficultés financières que représente l'achat des pellicules pour le couple, il réalise bientôt de nombreux clichés. Ces derniers sont exposés trois ans plus tard, en 1973, dans la Light Gallery de New York pour la première exposition de Mapplethorpe, intitulée « Polaroïd ». Grâce à son ami John McKendry il parvient à obtenir de Polaroid Corporation une bourse lui garantissant toutes les pellicules dont il aurait besoin.

En 1975, il acquiert un appareil photo Hasselblad grand format et commence à photographier ses amis et connaissances, qui comprennent des artistes dont Patti Smith - pour qui il réalise la pochette de son premier album, Horses - des compositeurs, des stars de la pornographie, et des habitués de sex-clubs underground. Il réalise également des projets plus commerciaux, notamment en prenant des portraits pour le magazine Interview. Vers la fin des années 1970, Mapplethorpe montre un intérêt grandissant pour le documentaire concernant le milieu sadomasochiste new-yorkais. Il choque ses contemporains par ses clichés qui propulsent du même coup sa carrière. En 1980, il rencontre Lisa Lyon, la première femme championne de bodybuilding. Durant les années qui suivent, ils travaillent ensemble sur de nombreux portraits, un film et le livre Lady, Lisa Lyon. Dans les années 1980, ses photographies prennent un tour plus maniéré, recherchant la beauté abstraite. Il se concentre alors sur des nus statuaires tant féminins que masculins, des natures mortes florales etc.

En 1986, les médecins annoncent à Mapplethorpe qu'il est porteur du SIDA. Conscient de sa maladie, il multiplie ses efforts de création. En 1988, il fonde sa propre fondation, la Robert Mapplethorpe Fundation pour qu'elle démocratise la photographie et qu'elle soutienne financièrement les recherches concernant le SIDA. Robert Mapplethorpe décède en 1989, âgé de 42 ans.

« Je dormais lorsqu’il est mort. J’avais appelé l’hôpital pour dire bonne nuit une dernière fois, mais il avait sombré, sous des couches de morphine. J’ai pressé le récepteur contre mon oreille pour écouter sa respiration laborieuse à travers le téléphone, sachant que je ne l’entendrais plus jamais. »

 

 

Robert Mapplethorpe au Grand Palais du 26 mars au 13 juillet 2014 

 

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