05/01/2013
Un jour d’hiver au cirque
Les vacances scolaires touchent à leur fin, il faut bien occuper la petite jusque là. Nous lui devions bien une belle sortie, l’une de celles dont on se souvient longtemps parce qu’elle était originale, parce qu’elle en mettait plein les yeux et les oreilles, parce qu’elle était capable de vous emporter au pays des rêves. Nous avons cherché dans nos propres souvenirs et d’un commun accord, nous avons opté pour une visite au cirque. Non pas un cirque ambulant, dressé sous une toile de tente, mais un vrai et beau cirque, le Cirque d’Hiver à Paris, présentant un spectacle des frères Bouglione.
A vue de nez, il doit y avoir cinquante ans que je n’y étais plus retourné car j’avoue ne pas être très friand de ce type de spectacle. Même gamin, les diverses attractions ne m’épataient pas ; peut-être les clowns et les lions et tigres mais j’écris cela pour être conciliant car je n’ai pas de souvenirs précis de joie particulière. Il me semblait que le cirque s’associait avec des odeurs de musc et de paille, de sciure et de crottin, rêve ou imagination, en tout cas rien de tout cela ici. Autrefois, le cirque – filmé dans ce Cirque d’Hiver - passait souvent à la télévision pour la fameuse émission, La piste aux étoiles, diffusée à partir de 1956 sur l’unique chaîne existante. Nous regardions cela en famille mais j’ai plus l’impression rétrospectivement, que c’est la télévision révélation encore neuve qui m’écarquillait les mirettes, plutôt que les acrobates qui ne tombaient jamais ou les dresseurs de fauves qui ne se faisaient jamais bouffer par leurs bêtes.
Alors qu’avons-nous vu ? J’aimerais promettre que je vais ranger mon cynisme et mes critiques gratuites le temps de rédiger ce billet, mais on n’échappe pas à sa nature.
Mauvaise impression d’emblée, les sièges sont ridiculement petits et tellement proches du rang de devant qu’il est à peine possible de s’asseoir et plier ses jambes, alors avec le manteau sur les genoux et le petit sac à dos, plus l’appareil photo pour shooter le spectacle, après vingt minutes je suis à l’agonie et le spectacle va me paraître long. Globalement les attractions m’ont paru faibles, je ne suis pas un connaisseur et évidemment je ne peux comparer qu’avec ce que j’aperçois lorsque je surfe de chaine en chaine sur ma télé, c'est-à-dire les plus grands artistes mondiaux.
Rayon fauves, il n’y avait que des tigres, des gros pères ayant à peine digéré leurs réveillons récents et qui se mouvaient difficilement sur la piste, à peine cinq minutes et hop ! cou-couche panier. Dans le genre animalier il y avait aussi, une dresseuse de teckels ( !), une brune ravissante de la famille Bouglione avec deux bourrins, un gros et un tout petit, genre Laurel et Hardy version équidés. Le lanceur de couteaux n’a pas raté sa cible, les acrobates sans trapèzes mais au bout d’une corde ne se sont pas cassés la gueule, rien n’avait changé en somme, les enfants de la balle savent encore respecter les traditions. Par contre, le clown m’a décroché un sourire entrainé par les éclats de rire de ma petite voisine et j’ai trouvé très poétique l’évolution d’une jeune femme blonde et russe suspendue à sa corde lisse.
Je reconnais que le décor est très beau. Le rouge des gradins autour de la piste, les lustres à boules au-dessus de nos têtes, les dix musiciens de l’orchestre surplombant la porte d’où surgissent les artistes, tout concourt au bonheur des tout petits enfants qui agitent leurs bâtons lumineux vendus une fortune à l’entrée.
Ceci posé, l’idée d’une sortie au cirque restait une bonne idée et la gosse a beaucoup aimé semble-t-il. C’était là le plus important.
07:05 Publié dans Musées, expos, spectacles | Tags : cirque, bouglione | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |