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25/11/2011

Ma Sorcière Bien Aimée

Je dois dire que je suis fasciné par les associations d’idées, comme on dit. On pense à quelque chose, puis cette idée en entraîne une autre qui elle-même vous renvoie vers une image mentale ou un souvenir. Sur le coup, sans réaliser par quel hasard ou miracle, vous voilà à repenser à un moment de votre vie qui semblait perdu à jamais quelques secondes auparavant.

J’imagine que tout a débuté à cause de ma femme, qui une fois encore avait réussi à me faire faire une chose contre mon gré, j’ai dû penser que ma bien aimée avait des pouvoirs de sorcière et de fil en aiguille je me suis souvenu, sans crier gare, d’une série télévisée qui avait enchanté ma jeunesse dans les années 60. Je veux évoquer ce petit bijou souriant qu’était Ma Sorcière Bien Aimée, série américaine diffusée en 1966 par la télévision française. 

111125 Ma sorcière.jpgJe vous en rappelle le sujet : Samantha, membre d'une éminente société de sorcellerie, a vécu pendant plusieurs siècles loin des humains. Un jour, cette ravissante sorcière tombe amoureuse et épouse Jean-Pierre Stephens, un mortel qui travaille dans l'agence de publicité McMann & Tate.

La vie de Jean-Pierre est bouleversée lorsque sa femme lui avoue le soir de leur nuit de noce qu'elle est une sorcière. Samantha n'a qu'à bouger le bout de son nez pour lancer un sortilège. De plus, sa mère et son père, Endora et Maurice, ainsi que tous les autres membres de sa famille pratiquent la sorcellerie.

À la demande de son mari qui ne veut pas de magie chez lui, Samantha décide de ne plus utiliser ses pouvoirs et de vivre comme une femme normale. Mais voilà que Endora, la mère de Samantha, refuse de voir sa fille traitée comme la bonne à tout faire de ce simple mortel. Aussi, elle s'acharne à vouloir montrer à Samantha l'erreur qu'elle a faite en épousant cet être inférieur et se lance dans diverses manigances pour ensorceler Jean-Pierre. Samantha est donc parfois obligée de recourir à la magie pour sortir Jean-Pierre d'un mauvais pas ou arranger la situation, lorsque suite aux agissements d'Endora ou d'autres sorciers, la situation entre Jean-Pierre et ses clients tourne à la catastrophe.

Ce couple modèle à l'américaine a également deux enfants, une fille, Tabatha, qui a elle aussi bien du mal à s'empêcher d'utiliser ses pouvoirs magiques et un fils, Adam, qui naît lors de la sixième saison (mais dont j’avoue n’avoir aucun souvenir).

A la maison, nous étions tous devant notre écran à l’heure où le feuilleton passait. Oui, à cette époque on appelait ça des « feuilletons » et pas encore des « Séries » auxquelles on accole un numéro de Saison. Donc, toute la famille, parents et enfants, devant le poste, cette boîte magique qui nous apportait le monde dans l’appartement. Un monde en Noir&Blanc pour commencer, mais qui reflétait bien l’état d’esprit de l’époque, la dualité bon et mauvais clairement exprimée, le monde libre ou les communistes. Point barre. Tout était bien simple, trop peut-être diront certains. Ensuite la couleur est arrivée et la gamme des sensibilités s’est développée à l’infini, noyant tout le monde dans des subtilités qui ont fait perdre les pédales à l’humanité. C’est une théorie, ça ? Heu, ben…, elle en vaut d’autres.

La sorcière, Samantha, était jouée par Elizabeth Montgomery (1933-1995), une blonde mignonne et piquante, l’œil intelligent et espiègle, qui remuait du nez comme d’autres du popotin, avec un savoir-faire qui faisait une grande partie du charme de ce programme. Son mari, Jean-Pierre, c’était Dick York (1928-1992), un genre de grand benêt écarquillant ses grands yeux et découvrant ses dents au sourire Colgate, quand il exprimait colère ou joie ; inutile de vous dire, que sous ses aspects macho, ce n’est pas lui qui portait la culotte à la maison ! Il faut noter qu’il sera remplacé en 1969 par Dick Sargent, un acteur qui lui ressemblait tant, que nombreux seront les téléspectateurs américains qui n’auront jamais vu la différence !!

Une qui le faisait enrager particulièrement, c’est sa belle-mère Endora, magistralement jouée par Agnès Moorehead (1900-1974). Dès qu’elle débarquait dans le foyer familial, Jean-Pierre devenait vert (même en Noir&Blanc ça se devinait) et Samantha s’agitait pour calmer le jeu. Une autre que j’aimais bien, c’était Tante Clara (Marion Lorne, 1883-1968), une sorcière « tête en l’air », qui mélangeait les sorts et fichait un bordel monstre tout à fait innocemment dès qu’elle entreprenait quoi que ce soit.

Dernier personnage important, le patron de Jean-Pierre, Alfred joué par David White (1916-1990), qui ressemblait vaguement au Pierre Bellemare d’aujourd’hui. Il y avait aussi les voisins, les Kravitz, dont la femme était curieuse comme une pie, intriguée par ce qui se manigançait chez Samantha, mais sans jamais comprendre ce qui se passait.

Les épisodes devaient durer une petite demi-heure, nous n’en rations aucun, heureux de ces bons moments passés en famille à regarder ce programme plaisant à toutes les générations.