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27/03/2012

Le pain de campagne (2)

Ils sont donc neuf candidats officiellement déclarés pour le poste suprême. L’Académie des Neuf et leurs programmes qui le sont moins, avec par ordre alphabétique pour éviter toute polémique : Nathalie Artaud, 42 ans, pour Lutte Ouvrière – François Bayrou, 60 ans pour le Modem – Nicolas Dupont-Aignan, 51 ans pour Debout la République – François Hollande, 57 ans pour le Parti Socialiste – Eva Joly, 68 ans pour Europe Ecologie Les Verts – Marine Le Pen, 43 ans pour le Front National – Jean-Luc Mélanchon, 60 ans pour le Front de Gauche – Philippe Poutou, 45 ans pour le Nouveau Parti Anticapitaliste – Nicolas Sarkozy, 57 ans pour l’UMP et candidat sortant. Deux Nicolas et deux François, un signe qui ne veut rien dire, c’était juste pour ajouter quelque chose.

Lu dans La France solidaire, le petit bouquin de François Bayrou, dont une maigre pile chez mon libraire attendait désespérément client : « J’entends un murmure sous la glace qui annonce une eau vive. » Il faut les avantageux pavillons auditifs dont la nature a doté Mr Bayrou pour entendre quoi que ce soit de tel. A l’eau ? Qui m’appelle ?

Vu dimanche 18 mars sur France2, Bernard Tapie déclarer « Quand Mr Hollande dit « mes adversaires, c’est le monde de la finance », il oublie que des milliards nous sont versés par le monde de la finance tous les mois pour payer nos fonctionnaires. » Une parole d’expert en quelque sorte.

Le même jour, François Hollande a prononcé un discours au Cirque d’hiver à Paris. Hollande au cirque ! N’est-ce pas tendre des verges pour se faire fouetter, on se demande parfois, à quoi servent les conseillers en communication ?

Jean-Pierre Raffarin utilise Twitter mais quand il lâche « La stratégie de François Hollande est celle de la pibale, leptocéphale dont l’ambition est d’être une anguille » il est fort probable qu’il désarçonne ses abonnés. Deux mots rares dans un message ne devant pas dépasser 140 caractères, c’est beaucoup plus que ne peuvent appréhender les utilisateurs lambda du réseau.

Dans Der Spiegel du 19 mars, Angela Merkel s’est déclarée émue (vexée ?) de n’être pas invitée à un meeting de Nicolas Sarkozy mais plus loin dans l’article, inquiète des critiques antieuropéennes du locataire de l’Elysée, elle ne voit pas d’un mauvais œil de ne pas être conviée sur ses estrades. C’est vachement clair, non ? 

« La vie politique a beaucoup à voir avec le burlesque, qui consiste à traiter d’un sujet haut sur un ton bas, et avec son complément, l’héroïcomique, qui évoque des choses prosaïques sur le ton de l’épopée. D’autre part, les politiques doivent convaincre des gens que leurs idées sont les bonnes, et les persuader qu’ils correspondent à l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes, alors qu’ils restent humains, et que n’importe quelle conversation privée tranche avec leur attitude publique. » Interview de l’écrivain Laurent Binet dans Le Monde Des Livres (23/03/2012). 

Enfin, difficile de ne pas évoquer « l’affaire Mohamed Merah ». Mercredi dernier, quand tous les autres candidats à l’élection se pressaient à Montauban pour assister aux obsèques des victimes, Jean-Luc Mélanchon seul était absent. « A quel titre y serais-je ? Parce que je suis candidat ? Ce n’est pas un statut ! Ce serait prolonger la campagne devant les cercueils. » Une attitude finalement plutôt raisonnable.