44 GL

Il n’y a pas si longtemps j’avais évoqué le déménagement du reste de la DSI vers leur nouveau siège, bâtiment qui regroupe désormais les équipes de la maison mère et les nôtres (devenus les « autres » puisqu’ils font partie du personnel de l’enseigne principale maintenant). Je me devais de leur rendre une visite de courtoisie pour voir le décor dans lequel ils évoluent à présent. C’est chose faite depuis ce matin. L’immeuble du 44 de la rue de Châteaudun vaut le coup d’œil et même la visite. Si ! Si ! Je ne connais pas l’historique de l’immeuble, mais j’imagine qu’autrefois il devait abriter une compagnie d’assurances ou une banque, vous voyez le genre d’immeuble haussmannien dont je parle. Passé la large porte d’entrée toute en verre, un immense hall vous accueille. A gauche un salon d’attente, à droite un guichet où d’accortes hôtesses vous reçoivent. Il faut laisser sa carte d’identité en échange d’une carte magnétique pour pouvoir entrer dans le palais, et comme je n’étais pas seul, j’ai attendu près de vingt minutes avant d’obtenir mon passe. Ca commençait bien, mais c’était classe ! Un puits de lumière creusé au cœur de l’immeuble diffuse une lumière naturelle, et chaque étage se love autour de ce puits. Les parois vitrées laissent entrevoir les bureaux où travaillent des hommes et des femmes rivés devant leurs écrans plats. Je passe le portique du rez-de-chaussée et emprunte l’un des quatre ascenseurs qui me hisse dans les étages. Ici pas de bureaux individuels, mais sur l’étage un seul plateau où nichent de petits bureaux qui laissent une place assez chiche pour travailler, quand vous avez un voisin à droite ou à gauche, on se croirait à l’école devant son pupitre et si vous avez un vis-à-vis, aucune séparation, donc vous avez le choix entre regarder votre écran ou le blanc de ses yeux. Pour peu que vous ne puissiez pas le voir en peinture, en quelques jours à peine c’est l’indigestion. Aucun espace personnel, un décor moderne, neuf, fonctionnel, mais qui doit plomber le moral assez rapidement. La promiscuité oblige à parler bas et tout le monde pouvant apercevoir votre écran, vous avez des scrupules à prendre quelques minutes pour surfer sur le Net. Pour utiliser la photocopieuse il faut utiliser sa carte magnétique, donc « on » sait combien de photocopies vous faites. Même la machine à café fonctionne avec une carte (la machine à cafter ?). Bref, vous m’avez compris, quelques heures à peine ont suffi à me faire une idée de l’ambiance qui règne dans ce bocal tout neuf… Je suis venu, j’ai vu, je suis reparti bien vite, sans oublier de récupérer ma carte d’identité !