John Kennedy TOOLE : La conjuration des imbéciles

Un roman très particulier écrit dans les années 60 par un écrivain américain qui se suicidera en 1969 à l‘âge de trente-deux ans et qui ne paraîtra qu’en 1980 grâce à l’acharnement de sa mère.

L’action se déroule à la Nouvelle Orléans , où notre « héros » Ignatius Reilly, un (très) gros jeune homme vivant encore chez sa mère, refait le monde à son idée et en couche sur le papier de grands cahiers les principes de ses théories réactionnaires. Incapable de travailler – les tracas que lui causent son anneau pylorique sont un des leitmotivs du livre – il tentera néanmoins sa chance dans une petite entreprise de pantalons  au bord de la faillite puis en tant que vendeur ambulant de hot-dogs où dans chaque cas il sèmera un chaos invraisemblable au désespoir de sa mère. Solitaire, hypocondriaque, tourmenté sexuellement, se croyant victime d’un gigantesque complot, entretenant une liaison épistolaire orageuse avec une ancienne étudiante protestataire folklo typique du milieu des sixties, il sillonne la ville avec la discrétion d’un char Panzer en proférant des propos châtiés dans un langage recherché et désuet. Si Ignatius s’exprime parfaitement, l’auteur (et le traducteur) en voulant restituer l’accent du parler Louisianais et le langage vulgaire du peuple de la zone des personnages secondaires, alourdit un peu la lecture de ce livre franchement désopilant.

 

 John Kennedy TOOLE   La conjuration des imbéciles                    10-18    n° 2010