Coupe du Monde de Rugby : bulletin n° 2

La télévision est trompeuse. Quand on regarde les matchs de rugby à la télé on n’imagine mal la taille réelle des joueurs. Prenons notre XV de France, quand il y a une mêlée, que les packs de mastodontes se sont empoignés par les épaules (devant) et par les couilles (derrière), le demi de mêlée, ce gamin frêle qui introduit la balle sous les naseaux fumants des gros bestiaux paraît une petite chose fragile. Pourtant que ce soit Morgan Parra ou Dimitri Yachvili qui soit à ce poste, le premier mesure 1,80m pour 80kg et le second 1,82m pour 81kg ! Je vous laisse deviner les mensurations des autres qui rendent toute impression relative. 

Vendredi, le Japon qui a déjà connu de grosses catastrophes cette année, s’est pris une marée noire monstrueuse sur le paletot face à la Nouvelle-Zélande. Les Blacks, sérieux et appliqués jusqu’au bout ont laminé les nippons impuissants (83-7). Une sacrée différence de niveau, quand on compare ce match à celui réalisé par les Français la semaine dernière face à ces mêmes adversaires. Chapeau quand même aux Japonais, car dominés dès le début du match, ils n’ont jamais baissé les bras, s’évertuant à produire du jeu. Respect.

Samedi, l’Afrique du Sud s’impose sans difficultés devant des Fidji sans imagination (49-3), avec un jeu en amélioration par rapport à leur premier match difficilement gagné contre le Pays de Galles. La cocotte monte en pression. La grosse surprise, c’est la victoire de l’Irlande face à l’Australie (15-6). Les australiens n’ont jamais su se dépêtrer des verts irlandais qui ont donné leur meilleur, un excellent match plein de fougue et d’intelligence de jeu pour l’Irlande qui créé l’exploit, car ce n’est pas rien que de battre une équipe de l’hémisphère sud et qu’après tous leurs matchs de préparation perdus on les sentait mal barrés pour cette coupe du monde. Bravo ! Cette victoire leur ouvre certainement les portes pour les quarts de finale, mais elle va aussi permettre aux Européens de rêver à leur tour… ?  

Dimanche, Angleterre/Georgie. Les Anglais rhabillés de blanc cette fois, s’imposent logiquement et largement (43-10) en marquant 6 essais qui les assurent du point de bonus au classement général ; pourtant ils n’impressionnent guère avec leur jeu peu inspiré. Néanmoins deux matchs et deux victoires.

L’évènement du jour c’était la rencontre France/Canada. Après la difficile victoire contre le Japon, on attendait les Bleus avec impatience et angoisse. Les Français ont souvent tendance à vouloir se fier à leur fameux French Flair, or il y a bien longtemps que nous l’avons égaré et il faudrait donc revenir aux fondamentaux d’un rugby posé et sérieux pour pallier nos déficiences. Les joueurs l’ont-ils enfin compris ? En tout cas aujourd’hui ils ont tenté de construire, même si ce ne fut pas parfait loin de là, et jouent mieux que la semaine dernière. Ce faisant, ils remportent leur match (46-19) et s’octroient le point du bonus ce qui nous fait deux victoires en deux matchs et deux points de bonus, le maximum est réalisé !  

Si les joueurs et les spectateurs (moi inclus) assimilent qu’il est préférable de gagner en jouant mal, que de jouer bien et perdre si on veut gagner la Coupe, alors eux et nous prendront plus de plaisir à les voir jouer. Ce soir, France et Nouvelle-Zélande sont à égalité de points (10) en tête de leur poule, les Néo-zélandais sont premiers, grâce au goal average , nous sommes donc en très bonne position pour la qualification en quart de finale. Ce sont aussi, les deux seules équipes de cette Coupe du Monde à avoir marqué 10 points en deux matchs ! « Allez, les petits ! ». 

Cette semaine encore, on a noté la difficulté pour les butteurs à s’exprimer, tous sont à la peine très curieusement. Un problème de ballon ?