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17/09/2014

La cave

Un jour il faut s’y mettre. Reporté maintes fois sous des prétextes divers, vient le moment où l’on ne peut plus y échapper, surtout quand c’est votre femme qui en décide. Nous en sommes donc venus à faire du nettoyage dans la cave.

Une cave c’est pratique, dès qu’un truc vous embarrasse dans l’appartement, vous le remisez dans l’annexe. On ne jette pas, comme ça on a la conscience tranquille : un tableau offert il y a une éternité par on ne sait plus qui et conservés par amitié, des cache-pots moches comme tout mais pas abîmés, des bidons entamés de peinture qui pourraient encore être utilisée, un vieux lampadaire dont on a malheureusement hérité et tous ces machins et ces bidules, qui tous répondent présents au bien connu refrain « Conserve, ça peut servir ! »

Au début, on range soigneusement tout ce bazar, certain qu’on reviendra piocher dans la boutique et ranimer ces objets qu’on ne sait pas déjà morts. Puis la place commence à manquer, on glisse dans les coins, on intercale dans les espaces, on empile sur le dessus, on consolide par le dessous, bref le fatras s’accumule. Et quand il devient monstrueux, toute velléité de tri est annihilée par l’ampleur de la tâche à accomplir. On verra ça demain. Qui devient après-demain qui s’éternise.

Et puis vient le jour où votre femme se souvient avoir gardé un truc, qu’on appellera X mais qu’on ne sait plus trop où il est, si ce n’est qu’il est dans la cave. Sûr et certaine, dit-elle. Il faut donc s’y mettre. Le seul retard acceptable pour la patronne, attendre le jour où sont enlevés les encombrants par la mairie. Mais c’est le dernier délai !

Commence alors le grand bordel. Il y a les évidences qui partent directement vers la poubelle et l’on s’étonne que cela n’ait pas été fait dès l’origine. Il y a les étonnantes découvertes, tiens on a encore ce truc, c’est con j’ai racheté le même il y a six mois. Bien sûr il y a les machins qui tachent, les choses qui écorchent les mains ou les vêtements et font râler un peu plus. Et aussi les saloperies qui pèsent une tonne, non pas qu’elles aient pris du poids avec le temps mais parce que vous avez moins de forces que dans le passé, ça c’est rageant. Bien entendu il reste les cas litigieux où l’on hésite, jeter ou conserver ?

Le grand ménage est fini, vous avez peiné à tout empiler sur le trottoir mais maintenant la cave est proprement rangée. Reste l’interrogation sans réponse de votre femme, dans votre dos courbaturé, « On n’a pas retrouvé l’objet X, pourtant je suis certaine de t’avoir dit à l’époque qu’il fallait le conserver ! » C’est ça qui est chiant avec le rangement, quand on le fait trop tôt on se fait engueuler et si on ne le fait pas, c’est pareil. Du coup chacun fait comme il l’entend.