22/05/2010
Rolling Stones : Exile On Main Street
Près de quarante ans plus tard les Rolling Stones nous replongent dans nos meilleures années, moi parce que j'étais jeune et eux parce qu'ils étaient au sommet de leur art.
Eté 1971 les Stones se débattent avec les autorités anglaises, leur style de vie en fait des cibles idéales pour les tenants de l'ordre, police et impôts les harcèlent. Obligés de s'exiler, ils se sont installés sur la Côte d'Azur, dans la villa (villa Nellcôte) louée par Keith Richards à Villefranche-sur-mer, et dans sa cave vont enregistrer l'un des plus grands disques de l'histoire du rock Exile On Main Street. au titre en forme de clin d'œil. Les photos d'époque nous les restituent à l'apogée de leur gloire, poses et tenues rock'n rollienne, icônes éternelles de notre adolescence envolée, symboles de liberté et de rébellion. Une seule photo de Keith Richards éclipsera pour toujours tous les prétendants au trône de star du rock. Ca ne se discute même pas.
Les cinq musiciens, Mick Jagger (chant), Keith Richards et Mick Taylor (guitares), Bill Wyman (basse) et Charlie Watts (batterie) avec leurs femmes et enfants qui ont investi la Côte ainsi que des amis de passage (Graham Parsons) constituent la tribu. En 1972 le disque paraît sous la forme d'un double album de 18 titres, brassant toutes les musiques américaines du blues à la soul en passant par le country rock, qui aujourd'hui encore sont des moments forts lors de leurs prestations scéniques. Tumbling Dice, Sweet Virginia, Happy chanté par Keith, All DownThe Line etc. Tout est bon, tout est génial.
Aujourd'hui, l'album mythique ressort en version remasterisée avec 10 titres bonus. Le disque original retrouve une nouvelle jeunesse avec un son plus dynamique et ça arrache sévère. On se délecte à nouveau des parties de guitares de Mick Taylor, des riffs tranchants de Keith et on retrouve avec plaisir la basse de Bill Wyman qui aujourd'hui ne fait plus partie du groupe.
La grosse nouveauté ce sont les inédits regroupés sur un second CD qui ont fait saliver les fans des Stones depuis plusieurs mois, brèves informations dans la presse spécialisée et sur les forums du Net, le bruissement devenait assourdissant ces dernières semaines. Voici ces fameux inédits, des bandes d'époque sur lesquelles ont été rajoutées parfois, comme l'a confirmé Mick Jagger, des vocaux ou des guitares : Pass The Wine (Sophia Loren) d'emblée le gros son pour un titre assez funky avec des chœurs de 2010, Plundered My Soul vient de sortir en single, guitares sinueuses, I'm No Signifying, piano et voix languissante de Jagger comme sur Cocksucker Blues, Mick Taylor met son grain de sel et Jagger son harmonica, excellent. Following The River, une ballade un peu trop sirupeuse sur laquelle on a rajouté des violons et des chœurs de 2010, on croirait un titre d'un album solo de Jagger, bof ! Dancing In The Light, la voix du Jagger de 2010 sur un vieux titre mais c'est pas mal. So Divine (Aladdin Sane), là encore la voix du Jag d'aujourd'hui sur une bande d'époque, un morceau obsédant, hypnotique. Loving Cup, une version de travail du titre présent sur le disque original, Mick Taylor fait des siennes. Soul Survivor, encore une version de travail d'un titre présent sur l'album, mais c'est Keith qui la chante. Dans un moment d'inspiration créatrice Keith l'a enregistrée et mâché le travail de Mick qui n'avait plus qu'à placer sa voix. Good Time Women, en réalité une première mouture deTumbling Dice, moins bien que la version finale mais c'est ce qui fait le charme de ce morceau, les Stones ne s'en sont pas contentés ils ont cherché à faire mieux et ils y sont parvenus dans la version sortie en disque. Le dernier titre, Title 5, un court instrumental de 1'47 avec Keith, Charlie et Bill, bof !
Que vous dire de plus si ce n'est que j'exulte, les Stones font à nouveau l'actualité, un superbe disque qui tourne en boucle sur ma platine et dans mon Ipod, un court métrage bientôt en DVD et sur France5 le 10 juin. Le bonheur total.
16:56 Publié dans Musique | Tags : rolling stones, exile on main street, jagger, keith richards | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |