12/01/2012
Tom Waits : Bad As Me
Le nouvel album de Tom Waits est sorti depuis quelques mois déjà, à l’automne, mais j’ai longtemps hésité à m’y risquer. Si j’étais amateur entre 1973 (Closing Time) et 1987 (Franks Wild Years), depuis j’avais un peu abandonné le chanteur à la voix de rogomme, me contentant d’en suivre la carrière par les articles de presse interposés. Jusqu’à ce nouveau CD, dont toutes les critiques s’accordaient à en dire du bien.
Comme souvent avec Tom Waits, on n’entre pas dans son univers si on ne fait pas l’effort de le vouloir vraiment, l’artiste se mérite et cet album ne déroge pas àla règle. Il m’a fallu de nombreuses écoutes, aux enceintes et au casque pour en apprécier toutes les subtilités.
Près d’une vingtaine de musiciens ont collaboré à ce Bad As Me, pour exemples citons, Marc Ribot bien évidemment, David Hidalgo (Los Lobos), Charlie Musselwhite et son harmonica, Larry Taylor (Canned Heat), Flea (Red Hot Chili Peppers) et mon ami Keith Richards (Rolling Stones, faut-il le préciser ?).
Le CD débute avec Chicago, un titre rapide avec de l’harmonica et la voix grasseyante de Tom Waits, bof ! On enchaîne avec Raised Right Men, le Tom Waits que j’aime, un rythme mid-tempo et la grosse voix posée sur une mélodie bringuebalante mais sans excès de déstructuration. Vient ensuite Talking At The Same Time, l’artiste prend une voix haute perchée et atypique pour ce titre lent, avec piano, guitare étrange, mais dont la mélodie reste dans un registre classique. Sur Get Lost, Tom Waits éructe comme il sait si bien le faire, dans la lignée d’un Screamin’ Jay Hawkins mais c’est l’un des trois titres de l’album que j’aime le moins. Heureusement, le suivant, Face To The Highway est très beau et lent, suivi de Pay Me, une douce mélancolie avec accordéon et un final au piano. Pour Back In The Crowd, Tom Waits prend une voix de crooner, et on remarque de délicates parties de guitares. Avec Bad As Me, le single, retour au Tom Waits adepte du délire vocal et des dissonances musicales, un titre emblématique du style de l’artiste avec de l’harmonica en fin de morceau. Un bon moment quand on est entré dans l’esprit du disque. Vient alors Kiss Me, l’un de mes titres préférés, ambiance club en fin de nuit, piano et voix fatiguée, le Tom Waits des premiers albums. Les trois morceaux suivants accueillent Keith Richards à la guitare, Satisfied, une grosse déglingue très rythmée avec une voix non moins grosse de Waits, Last Leaf est plus lent, ambiance feutrée entre amis, guitares et voix. Hell Broke Luce, Tom Waits nous entraîne dans une sorte de marche militaire ( ?) à l’ambiance vaguement inquiétante, le titre que j’aime le moins de ce disque qui se clôt sur un magnifique New Year’s Eve où Tom Waits s’applique au chant, tout au long de la belle mélodie soutenue par un accordéon et une mandoline, et dont on semble percevoir des relents de « Ce n’est qu’un au revoir mes frères » dans le refrain.
Disque globalement réussi, même si je ne l’écouterais pas tous les jours, mais c’est souvent le cas avec Tom Waits. Sa musique ne se prête pas à des écoutes à n’importe quel moment de la journée. Ce n’est ni une critique, ni un défaut au demeurant.
07:02 Publié dans Musique | Tags : rock, tom waits, musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |