Une curieuse histoire

Ces dernières semaines alors qu’il faisait bien chaud, même la lecture m’étant devenue insupportable, je me suis replongé dans mes albums des Aventures de Tintin et Milou. Les BD c’est léger, ça rafraîchit et le sourire vous vient naturellement aux lèvres. Il en est ainsi d’habitude mais à ma grande surprise, la recette miracle n’a pas fonctionné cette fois.

Ce fameux Tintin est un bien gentil jeune homme, propre sur lui, bien peigné, cultivé et débrouillard, toujours poli et prompt à rendre service. Le gendre idéal en somme. Sauf que, j’ai eu beau chercher dans l’ensemble de toutes ses aventures, jamais n’apparaît la moindre jeune fille qui pourrait s’intéresser à ce célibataire prometteur. Aucune fiancée, aucune petite amie, pas même une simple camarade. Rien ! D’ailleurs il n’y a pas de personnage féminin de son âge autour de ses pantalons de golf. C’est à partir de ce constat que l’histoire devient curieuse.

Si jeune et n’avoir pour véritable compagnon qu’un clébard, avouez que c’est inquiétant. D’accord, son Milou est réellement adorable et mignon, particulièrement intelligent même pour un chien, mais enfin quand on est jeune homme, on est en droit d’avoir des pensées plus légères, vous voyez ce que je veux dire. Il n’y a pas de mal à cela, c’est la nature ! 

A partir de là, les doutes sur la virilité de notre héros affleurent l’esprit. Quels sont ses amis proches ? Un pochetron n’ayant que l’invective ou l’injure à la bouche et un vieux sourdingue à moitié gaga, avec ça il n’est pas fauché le pauvre gars. Ajoutons les deux pandores à moustache sur lesquels il y aurait matière à jaser, vu qu’ils vivent ensemble, et la grosse qui se regarde dans son miroir comme connaissances annexes et éventuellement quelques figures occasionnelles pour compléter la liste de ses contacts, franchement ça ne fait pas bézef. Son profil Facebook aurait été un peu minable pour un type aussi connu.

Parfois au hasard de ses voyages il fait des rencontres et vient au secours d’âmes en peine. Or, voyez comme c’est étrange, à moins que ce ne soit une déformation de mon esprit, il s’agit toujours de très jeunes garçons !  Que ce soit le jeune prince Abdallah dans Au pays de l’or noir, ou encore Zorrino le petit Péruvien dans Le temple du soleil, que des gamins, jamais la moindre petite fille. Et je ne vous parle pas de Tchang « le plus chic garçon que je connaisse » - certainement son préféré - qu’il fréquente ( ?) deux fois, d’abord dans Le lotus bleu et plus tard dans Aventures au Tibet.  

Tintin aurait-il été taillé dans la même étoffe que Michael Jackson ? Même célébrité planétaire et même goût pour la fréquentation des petits garçons ? Difficile de ne pas y voir une ressemblance frappante, à moins que le second ne se soit inspiré du premier, le prenant comme modèle pour vivre dans un monde où tout se termine toujours bien, jusqu’à preuve du contraire.

Enfin, pour ne négliger aucune piste, il reste encore l’hypothèse perverse d’un couple Tintin et Milou plus intimement lié qu’on ne le pense quand on a sept ans. Mais lorsque on se rapproche des soixante-dix sept ans, plus rien ne vous étonne…