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07/03/2008

Le zonzon de la scie

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Si le lundi c’est raviolis, pour moi souvent le vendredi c’est RTT. Je n’ai pas mis le réveil à sonner, bonheur complet de ne se lever que lorsque mon compte de sommeil est atteint, du coup la qualité de ma nuit s’en trouve améliorée et si on y ajoute cette petite touche de plaisir causé par le fait que je ne travaille pas alors que mes collègues doivent trimer plus pour compenser mon absence, la jouissance est quasi-totale. J’étais plongé dans un sommeil touchant au coma quand du fin fond de ma conscience me parvint la rumeur. Vague résonance au début, le temps que mon esprit se reconstitue, puis le bruit mécanique se précise, enfin la conscience du vacarme d’une scie électrique devient clairement audible. Angoisse soudaine, mais quelle heure est-il ? Il est taré le voisin de bricoler aux aurores. J’émerge difficilement de sous la couette et tends le bras vers le réveil qui sans honte m’annonce 9h30 ! Bigre, j’ai effectivement bien dormi. Je me lève et titube vers la cuisine pour mettre la cafetière en marche. Le zonzon de la scie se fait de plus en plus proche. Pendant que le café coule, je sors mon bol et le nécessaire à tartines, tout en jetant un œil distrait à la fenêtre. Aargh ! Un homme me regarde. Le rapport entre le « Aargh ! » du début de la phrase et le « un homme me regarde » c’est que j’habite au quatrième étage et qu’il est rare qu’on m’épie de ma fenêtre. Cette fois je suis bien réveillé et tout s’ordonne parfaitement dans mon puissant cerveau (l’auteur à tous les droits !), l’homme et le zonzon ne font qu’un si je puis dire, en fait il s’agit d’un jardinier du domaine grimpé dans l’arbre qui pousse devant chez moi et qui en taille les branches mortes avant la floraison. Tel un ouistiti, ou plutôt un nasique vu sa gueule sous son bonnet, il se déplace assez aisément dans la ramure nue, harnaché d’une ceinture de cuir d’où s’échappe des filins qui le lient aux branches solides. Ainsi retenu il peut tout à loisir,  en ne prenant appui que sur un pied, tendre le bras au maximum et avec sa scie électrique élaguer les rameaux et brindilles les plus excentrés. Tout en dégustant mon petit-déjeuner je profite ainsi du spectacle de cet acrobate écologiste qui redonne une jeunesse à « mon » arbre. Comme je le disais au début, c’est ça les RTT, ne rien faire et regarder les autres bosser.