Révolte au menu

Ils vont y arriver c’est moi qui vous le dit, ils vont réussir à me faire défiler dans la rue pour clamer mon énervement, non mais faut pas pousser, on n’a plus de cantine ! Je récapitule brièvement. Il y a quelques semaines, le contrat qui nous lie à la société de restauration qui gère notre cantine a été dénoncé, peu de temps après le restaurant de l’entreprise fait l’objet d’un contrôle des services sanitaires et des dysfonctionnements sont relevés qui nécessitent la fermeture temporaire des cuisines. Si on considère la chronologie des évènements on peut déjà se poser des questions... Depuis deux jours c’était le service minimum – mais acceptable – aujourd’hui par contre quand je suis arrivé devant les chaînes, catastrophe, rien ! Le désert sur les étagères, le grill fermé, les cuistots absents. Un pauvre gars déballait sous les yeux désolés d’une clientèle affamée quelques cartons d’où ils nous extrayait notre repas, je dis repas car je n’ai pas d’autre mot sous la plume, une boite de salade de thon dont je tairai la marque, un tout petit paquet de chips et une minable compote, le tout accompagné d’un bout de pain pas très fringant ! C’est plus notre cantine, c’est la soupe populaire, c’est les Restos du Cœur ! Alors moi je dis, attention ! Si vous vous en prenez à notre estomac ça va chier. « L’estomac est le sol où germe la pensée » disait Rivarol, et des idées malveillantes pourraient nous venir si on n’a plus rien à manger. On a vu des révoltes, rebellions, mutineries voire révolutions se déclencher sur un tel terreau. Alors ce n’est pas un conseil mais un ultimatum que je lance, si jamais les marmites fumantes ne réapparaissent pas rapidement je vous promets que ça va… que je vais…. Enfin, ça va barder !