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04/07/2007

Sortie en boite

5f4a2bde45042a31acf2ac9ceea3a883.jpgIl y a encore une quinzaine d’années, j’étais possesseur d’une belle collection de plus d’une centaine de boites de bières. Pour vous une boite de bière, c’est un emballage métallique quelconque qui au mieux va directement à la poubelle, au pire traîne dans les caniveaux, bref ! Une dégueulasserie quelconque sans intérêt particulier. Pour moi c’est tout autre chose, c’est un objet décoratif offrant mille facettes. Les couleurs peuvent être très belles, les logos, les décorations, les noms, tout me séduit dans cet objet de tous les jours quand on prend la peine de le regarder avec attention. D’abord il y a le pays d’origine et les marques mythiques qui donnent envie de voyager, Guiness pour l’Irlande, Budweiser «  la Bud  » pour les USA, Asahi qu’on vous propose dans les restaurants « chinois » évoque le Japon etc. Pour rester dans le mythe, la boite de bière, c’est le rocker la canette dans une main et le clope dans l’autre. Certaines sont dans des couleurs superbes irisées par le métal, d’autres ont des noms imprononçables comme Hoegaarden ou bien privilégient le degré d’alcool comme 8.0 Royal Club où le degré 8.0 est inscrit en gros ou bien sont une promesse de biture assurée telle la Maximator Amsterdam qui tape à 11.6°, certaines revendiquent leur ancienneté comme la Bavaria (anno 1719) mais presque toutes conseillent de servir frais, servir freddo, servir fresco, serve cool, koel serveren ! Avec les années la boite a évolué, le métal s’est fait plus léger. Il fut un temps où les loubards frimaient en écrasant une boite avec une seule main, ce qui nécessitait une bonne technique et une poigne certaine, aujourd’hui n’importe quel gamin peut le faire tant l’aluminium est léger. De même, autrefois les boites faisaient 33cl et les modèles plus grands étaient rares, aujourd’hui dans les caniveaux vous ne verrez que des modèles de 50cl. Et le degré en alcool a tendance à monter. Donc, j’avais une belle collection de ces magnifiques containers cylindriques, certaines bues car il faut bien en passer par là, mais d’autres offertes par des amis ou bien encore, et ce n’est pas le moindre intérêt de ce genre de collection, ramassées dans les caniveaux ou les poubelles. Conseils à ceux qui seraient tentés par l’aventure, quand vous trouvez une boite, il reste souvent un peu de liquide à l’intérieur donc manipulez-la délicatement et videz-la par terre. Parfois, ce sont des mégots qui sont au fond, car elle a servi de cendrier à des poivrots. La quête de l’objet chéri réserve toujours des surprises et puis il faut savoir passer outre aux regards hostiles ou dégoûtés des passants qui vous voient ramasser ce qu’ils considèrent comme du détritus. Ignorer le regard des autres est une des leçons de l’école de la vie. Un jour pourtant j’ai réalisé que cette belle collection colorée envahissait tout mon appartement, à contre cœur, comme on tue une portée de chatons, je me suis débarrassé de mon trésor. Un bien grand malheur mais c’était une question de survie, mon espace vital étant prioritaire. Les années ont passé, j’avais presque oublié cette période de ma vie et récemment, illumination, eurêka ! J’ai réalisé que je pouvais satisfaire mon plaisir de collectionneur sans compromettre l’équilibre précaire entre la place occupée par mes livres et mes disques. Mon secret ? Désormais je photographie les boites et je les entasse dans mon ordinateur. Le plaisir de la chasse reste intact mais quel gain de place ! Voilà, alors si vous avez des boites vides en bon état, au lieu de les jeter donnez-les moi. Si je les ai déjà, je dirai merci quand même, sans faire de réflexions désagréables.               

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