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18/11/2007

Le vieux cador

Ils sont là tous les deux, sur la pelouse devant mon immeuble, immobiles depuis un long moment déjà. Lui debout, son chien allongé à ses pieds. On comprend que l’animal se repose d’un gros effort, ses bons yeux perdus dans le lointain alors que ses flancs battent la chamade. Souvent les week-ends comme je suis à la maison j’ai l’occasion de voir passer ce couple, l’homme et l’animal, mais est-ce vraiment un animal pour son maître ? Le berger allemand est très âgé, paralysé du train arrière, il ne peut se mouvoir qu’avec l’aide de son maître. Un harnais lui permet de soulever l’arrière de son chien et ainsi ils déambulent dans le quartier, lentement, avec de fréquents arrêts le long d’un buisson ou d’un arbre, voire d’une haie, sur les pelouses du domaine. L’homme offre à son chien les ultimes plaisirs qui lui sont accessibles, sentir le vent dans ses longs poils bruns et noirs, humer l’herbe des pelouses, sentir les troncs des arbres où ses congénères plus ingambes ont laissé la trace de leur passage. Le chien et l’homme se vouent un amour total, le chien dépendant de son maître lui fait une confiance absolue, l’homme encore dans la force de l’âge lui consacre le plus de temps qu’il peut pour adoucir ses derniers mois. Cet homme est-il marié, a-t-il une famille, est-il seul avec ce chien ? Je ne sais rien de ces deux-là, si ce n’est qu’ils s’aiment comme on aime d’amour. Un jour, prochain certainement, ils ne passeront plus devant ma fenêtre. Je saurai.  

 

13:49 Publié dans Echos de ma vie | Tags : Le vieux chien | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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