Si je devais retrouver l’élément déclencheur, le déclic, l’origine de mon amour immodéré pour la rock music je pourrais citer de grands groupes, incontournables icônes de mon genre de musique préférée dont le talent est unanimement reconnu par la critique internationale. Des noms comme Rolling Stones, Beatles, Led Zeppelin etc. semblent évidents, même pour vous béotiens. Pourtant à bien y réfléchir, le big-bang fût plus modeste si on le rapporte à l’Histoire de la musique rock, c'est-à-dire entre le début des années cinquante et aujourd’hui. Si j’ai commencé à tendre l’oreille vers le poste de TSF au milieu des années soixante, la révélation eût lieu en 1969 avec Venus puis à l’été soixante-dix avec In The Summertime. Deux titres pop, uniques œuvres mémorables de deux groupes différents, les Shocking Blue pour Venus et Mungo Jerry pour In The Summertime. J’en vois déjà qui ricanent, inutile de vous dire que je n’en ai cure ! Alors que j’écris cette notule, les deux titres tournent en boucle sur mon ordinateur et je leur trouve toujours autant de fraîcheur et d’innocence qu’à l’époque. Quand en 1969 Venus déboule dans la radio, c’est tout de suite le succès et une place de numéro un au hit-parade. Le riff de guitare, le break, le roulement de batterie ringard, tout est parfait, même le texte du refrain est facilement compréhensible et devant la glace on peut se la jouer « She’s got it / Yeah baby she’s got it / I’m your Venus I’m your fire / At your desire / Well I’m your Venus I’m your fire / At your desire ». La chanteuse à la voix ensorcelante et sexy n’est pas le moindre atout du groupe et la pochette du 45 tours, sur fond bleu bien sûr, met en évidence une brune aux cheveux de jais avec un cœur gros comme ça ! Renversant. Le groupe Hollandais nous donnera encore un ou deux morceaux sympas – sans plus - avant de se séparer en 1974. La vénus Mariska Veres est décédée le 2 décembre 2006 d’un cancer. Leur fabuleux hit entré dans la postérité sera repris par les publicitaires et par les Bananarama qui obtiendront elles aussi une belle place (troisième) au hit-parade en 1986.
L’année suivante, ce n’est pas une paire de nichons qui va m’exciter, mais une paire de rouflaquettes ! Non, je n’avais pas viré de bord, mais Ray Dorset le leader chanteur de Mungo Jerry fera les couvertures de tous les magazines spécialisés pour sa contribution immortelle à la pop-music avec In The Sumertime et le bougre était du genre tout en poils, tignasse bouclée, moquette sur la poitrine, énormes rouflaquettes qui lui mangeaient le visage (une vague ressemblance avec le brun de Starsky & Hutch). Un titre endiablé imparable, avec un piano bastringue, des onomatopées vocales, un pot d’échappement de moto en coda et la mise à l’honneur d’un instrument de musique modeste et vieux comme le monde mais complètement ignoré avant ce hit, le kazoo. Je vous mets au défi d’écouter le morceau sans taper du pied au bout de dix secondes. Je peux vous dire qu’on en a bouffé jusqu’à l’overdose de ce In The Summertime mais putain ! Que c’est bon ! « In the summertime when the weather's high, you can stretch right up and touch the sky, when the weather's fine you got women, you got women on your mind. Have a drink, have a drive, go out and see what you can find.”
Les voix du Seigneurs sont impénétrables, celles du rock’n roll bien tortueuses, mais l’important c’est que les oreilles soient heureuses !
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