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27/04/2008

Flash-back

Je suis très Stones en ce moment conséquence de la sortie récente du CD et du film dont j’ai déjà parlé ici et ça me rappelle un excellent souvenir. Nous sommes en 1971 ou 1972, c’est le mois de juin, il fait très beau et chaud, le lycée Victor Puiseux d’Argenteuil va fermer ses portes dans quelques jours à peine, les cours ne sont plus suivis, ne traînent dans l’établissement que ceux qui y passent des examens, ou ceux qui y viennent pour le seul plaisir de retrouver leurs potes qui ne sont pas encore partis en vacances. Nous avons déconné toute la journée, joué au football dans la cour sous le regard envieux de ceux qui planchent leur examen derrière les vitres de leurs classes, bronzé allongés sur les pelouses quand par je ne sais plus quel concours de circonstances certains d’entre nous décidèrent d’organiser un concert dans une salle de classe inoccupée. Vous vous dites, mais comment ont-ils pût investir l’établissement avec guitares et amplis sans déclencher les foudres des autorités ? C’est là que l’événement prend toute sa saveur. Car il ne s’agissait pas de jouer sur scène, instruments branchés, mais de mimer un concert ! Nous venions d’inventer le karaoké sans le savoir. Mon pote, que dis-je, mon ami Jean-Michel déjà fan furieux des Rolling Stones et connu de tout le lycée pour ce vice, se proposait de rejouer devant tous ceux qui voudraient y assister, l’album live des Stones Get Yer Ya-Ya’s Out !

En peu de temps le bruit se répandit dans le bahut qu’un concert mémorable se préparait dans une salle du premier étage. Les tables et les chaises furent empilées dans le fond de la classe, un coin de la pièce étant réservé aux artistes et à la table sur laquelle un électrophone était installé. Cinq types s’agitèrent bien vite devant leur public alors que le disque à donf ! hurlait les classiques Stoniens. Jean-Mi déjà cité était un Mick Jagger convainquant, possédant tous les plans de son idole, il le mimait à la perfection, tortillements du bas ventre, mimiques de bouche, et comme il connaissait les paroles des chansons par cœur, nous avions l’illusion de voir le chanteur des Stones ! A la batterie l’ami Gilles, tout en muscles à l’époque, s’escrimait comme un beau diable sur une batterie imaginaire mais que nous voyions tous, alors qu’aux guitares des compères dont les noms m’échappent aujourd’hui prenaient des solos mémorables sur des Fender invisibles et qu’à la basse (Etait-ce bien toi Alain ?) un autre ami faisait courir les doigts de ses mains sur un manche virtuel. La musique hurlait, le public gueulait, les mimes s’agitaient comme des possédés, Jumpin’Jack Flash et Love In Vain se succédaient, pour Midnight Rambler Jean-Mi torse nu et à plat ventre restituait à merveille un concert des Stones pour ceux qui ne les avaient jamais vus, sur Sympathie For The Devil toute la classe fit les chœurs « Hou hou ! Hou hou ! ». Quelques professeurs attirés par le chahut passèrent la tête par la porte, la sur-gé (surveillante générale) intervint mais après une courte négociation elle toléra que le groupe termine son « concert » sous les vivas du public enchanté. A la réflexion je me demande si ce n’est pas le plus beau concert des Rolling Stones que j’aie jamais vu.

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