25/05/2008
Jethro Tull : This Was
Il y a quelques jours, dans le post intitulé Mémoires d’esgourdes où j’évoquais les musiques ayant enchanté mon année 1968, il y avait entre autres, le disque de Jethro Tull This Was. Le hasard fait souvent bien les choses puisque ce disque vient de ressortir en version remasterisée sous forme d’un double CD augmenté de bonus. Encore une bonne occasion de s’attarder et s’attendrir sur cette tranche de passé. Quand l’album sort en cette fameuse année, le premier disque de Jethro Tull, d’emblée la pochette séduit, quatre petits vieux qui nous regardent d’un air narquois, au milieu de leurs chiens, tels des bergers ou des clochards. La photo est très belle dans sa forme et sa composition et par le maquillage réussi des musiciens. Le disque démarre sur un tempo rapide avec My Sunday Feeling, breaks et flûte en instrument leader, voilà qui est peu banal ! A l’avenir ce sera la marque de fabrique du groupe, la flûte de Ian Anderson, chanteur et meneur du gang. Pourtant sur ce premier disque, ce n’est pas encore évident, car ici l’harmonica a la part belle comme sur le titre suivant Some Day The Sun Won’t Shine, un blues délicat. Nous sommes en pleine période blues revival et chaque groupe s’y essaie, Jethro Tull lui aussi sous l’influence de son guitariste Mick Abrahams, qui lorsqu’il quittera le groupe dès l’album suivant, laissant la place à Martin Barre, verra la musique du Tull évoluer vers un rock plus progressif et plus personnel. Pour l’heure nos quatre héros cherchent encore leur voie entre blues, reprises (Cat’s Squirrel) et même jazz (Serenade To A Cuckoo un titre de Roland Kirk), balançant une musique néanmoins originale par l’apport de la flûte, la voix du chanteur et la qualité des instrumentistes d’où émergent les solos rageurs de guitare de Mick Abrahams, la basse musclée de Glenn Cornick et la batterie de Clive Bunker. On se régale sur le splendide It’s Breaking Me Up, blues langoureux, truffé de giclées d’harmonica et de guitare, on n’échappe pas au rituel de l’époque à savoir le solo de batterie sur Dharma For One et le groupe s’énerve franchement sur Cat’s Squirrel avec Mick Abrahams qui se lâche, ralentissant le rythme avant de ré-accélérer crescendo. Sur scène la prestation de Ian Anderson marquait aussi les esprit, collant et hautes bottes lacées, long manteau sombre, cheveux longs et bouclés, en équilibre sur une seule jambe, la seconde pliée sur le genou, la flûte traversière en main, il s’agitait comme un furieux, chantant et crachotant dans son instrument pour insuffler de la vigueur à son rock de ménestrel moderne. Plus tard le groupe sera reconnu internationalement avec des titres comme La Bourrée ou encore Locomotive Breath et Aqualung qui font encore les beaux jours des radios. La présente édition offre deux CD, l’un reprend le disque originel en version mono remasterisée avec en bonus des morceaux joués pour la BBC et le second CD la version stéréo du disque avec en bonus des titres issus des 45 tours de l’époque. Au final, si This Was est un album assez atypique dans la discographie fournie de Jethro Tull, il reste néanmoins comme l’un de leurs meilleurs, en tout cas le plus basique et l’un de mes préférés. Si vous ne connaissez pas cette merveille, foncez chez votre disquaire habituel pour la découvrir, il n’est jamais trop Tull pour bien faire !
08:56 Publié dans Musique | Tags : jethro tull, this was, ian anderson, flûte, blues | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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