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28/08/2008

La Nouvelle Orléans

LUNDI 12 JUIN 1995 :

Putain quelle merde ! Faut dire que ça commence mal. Arrivé à Roissy j'apprends que le vol Paris-Washington est annulé en raison d'une tempête sur la ville. On me place en liste d'attente sur un vol pour Chicago. Suspense pénible. Peu de temps avant le départ, les passagers en attente sont appelés les uns après les autres, en fonction des places restées libres. Perdu ! Il n'y a pas de place pour moi et quelques autres infortunés voyageurs. Nouvelle attente pour nous dispatcher sur des vols libres, enfin ! J’hérite d'un Boeing 747 US AIR pour.... Philadelphie !

Pendant l'attente, bien organisée, le personnel, très compétent, prévoyait un avion pour minuit!

Dieu merci ! Mon avion pour Philly part vers 13h, presque le même horaire que mon vol annulé.

En cet instant, mon plan de vol est le suivant : Départ 13h10, arrivée Philly 15h45 avec une correspondance à 17h35 pour New Orleans, arrivée à 19h28.

Je suis à Roissy depuis 10h, donc, globalement tout baigne... d'ailleurs, il pleut sur Paris. Tout s'est bien arrangé, je suis près du hublot et personne à côté de moi! Le vol va durer 8h dont la moitié au-dessus de l'océan. Je m'installe à mon aise, nous survolons les nuages et le soleil brille. C'est super! Ce sont les vacances!

Plus tard, avec un Coca-vodka et des cacahuètes grillées Eagles, tout semble rose. On nous a distribué le menu de la collation et du dîner, vivement la bouffe car j'ai faim. Il est 15h30 et le repas va être servi. Quand on voyage, il ne faut pas être trop regardant sur les horaires...

Suit un film indigent sur des gamins qui jouent au football américain. J'en profite pour somnoler un peu. Il est 20h quand on nous sert la collation froide : jambon, saucisson, fromage, tranche de dinde et raisin frais. Tout le monde engloutit son plateau. Normal, ça fait 7h qu'on a le cul calé dans notre fauteuil, l'exercice ça creuse !

L'avion est confortable, le voyage agréable, n'était le bruit des moteurs... A 21h30 nous atterrissons à Philadelphie, il pleut. Bon. Le passage de la douane est rapide mais il faut beaucoup marcher pour accéder à la porte d'embarquement de ma correspondance. Ca y est, je suis bien aux USA, tout le monde mange ou boit. Des gros porcs en short, poussent leurs bedaines devant eux comme les bousiers roulent leurs étrons le long du chemin. Une smala de blacks ont squatté une partie de la salle d'attente et piaillent comme une tablée de Napolitains!

Tout le monde est fringué de façon improbable et semble partout chez eux. Il y a là, un condensé de l'Amérique moyenne.

 Mon avion décolle à 23h30 et le vol dure 2h45, en heure de Paris, j'arrive demain. Sur la piste de l'air port, les avions se présentent au décollage les uns derrière les autres, le nez de l'un sous la queue de l'autre ! Ils sont neuf derrière nous. Le Boeing 737 met les gaz et plein pot nous fonçons dans les nuages, la visibilité est nulle. Nouvelle distribution de drinks puis une collation encore, gros sandwich club, chocolat à la menthe et bonbons ! A côté de moi, par le hublot, je vois le gros réacteur qui reste sagement sous l'aile de l'avion. Une attitude qu'on ne peut qu'encourager!

Nous sommes mardi, 2h30 du matin. Après un survol des bayous, l'avion se pose à la Nouvelle Orléans. Je prends un taxi, une Cadillac, qui me conduit à mon hôtel. Mes enfants, quel hôtel!

Ma chambre est plus grande que mon appartement, je suis au deuxième étage sur une coursive qui surplombe une petite piscine d'eau bleue. Transats et tables autour de l'eau. Dans la chambre, climatisation bien sûr et ventilateur de plafond à la coloniale. Deux lits énormes, deux tables, fauteuils etc. Il est 4h à ma montre, je suis crevé. Mon sac vidé, je me couche.

 

MARDI 13 JUIN :

Contre toutes prévisions, je n'ai pas beaucoup dormi, 2h maximum. Du coup, j'ai allumé la tv. Les prévisions de la météo pour les jours qui viennent sont excellentes.

Je teste le breakfast de l'hôtel. Porridge, salade de fruits et fromage caillé, scones et mini-cakes parfumés, jus de fruits et café. D'après ce que j'ai lu à droite et à gauche, il n'y a pas de pancakes par ici. Déception. Cela dit, la bouffe doit être bonne car à la tv ce matin, j'ai vu des émissions culinaires. A la tv US ! La salle de restaurant où je petit-déjeune est en bois avec de larges fauteuils, ventilateurs de plafond comme dans les chambres, vasque d'où s'écoule un mince filet d'eau. Les portes-fenêtres donnent sur le patio de verdure et la piscine. De grosses serveuses blacks circulent de table en table avec une cafetière et remplissent systématiquement les tasses.

Je suis prêt pour ma première sortie, il est 9h, short et tee-shirt, il fait déjà bon.

La Nouvelle Orléans, c'est le Quartier Français surtout. Un rectangle où les rues se coupent à angle droit. C'est là que tout se passe. Mon hôtel est au milieu d'un des grands côtés sur Rampart Street et le fleuve borde l'autre grand côté. C'est là que je vais en premier, voir le Mississipi et ses eaux boueuses (Muddy Waters !). Trafic fluvial, pousseurs et barges, bateaux à roues pour les touristes : le Natchez, le Créole... Un pont métallique gris à deux niveaux barre le fleuve en aval. Promenade sur les quais ensoleillés et aménagés pour nous, les touristes. Stands de mangeaille à emporter. Partout, toujours.

Sur une pelouse, une statue moderne, blanche, d'un homme anonyme: Old Man River.

Mes pas me mènent à l'aquarium. Visite. Poissons-chats, requins, tortues. Un tunnel dans un des aquariums me donne l'impression d'être sous l'eau. Au-dessus de moi, lentement comme en vol plané, passe une raie Manta et le long d'une paroi, un squale me sourit de toutes ses dents.

Accessoirement, plus loin, dans un vivarium, une araignée mangeuse d'oiseaux, d'une quinzaine de centimètres de diamètre...hum! Hum!

Un bâtiment de plusieurs étages, une galerie marchande. C'est toujours sympa d'aller y faire un tour pour voir tous ces machins extravagants qu'ils vendent. Il faut se retenir pour ne rien acheter ! Un étage complet est consacré aux fast-food et dieu! que ces sandwiches et pâtisseries de toutes sortes sont appétissants et sentent bon. Tellement, que je craque. Je prends un sandwich à la viande, tomates et fromage, et je m'installe à une table dehors, au dessus du Mississipi. Il est à peine midi, le soleil brille, les bateaux passent...

Je reprends la Moon Walk dans l'autre sens, vers le French Market. Marché couvert qui allie l'alimentaire et les puces. Epices, gombo, noix de pécan etc... Encore des tas de conneries sympa. Premiers achats, premiers cadeaux. Je suis tenté par une petite tête d'alligator... on verra plus tard.

Maintenant le soleil tape dur, j'aime bien ça, car il y a un léger vent qui vient du fleuve. Dans les allées du French Market, arbustes et fontaines rafraîchissent l'atmosphère. Des libellules partout, attirent l'oeil par leur vol saccadé. Et la musique commence à enfler... c'est le début de l'après-midi mais de petites formations de jazz s'échauffent aux terrasses des cafés. Je me pose au Café Du Monde pour goûter leur spécialité : café au lait et beignets. La terrasse sous les arcades est bien ventilée et le service est rapide.

Retour à la chambre, douche et repos climatisé.

Fin d'après-midi, je flâne dans le French Quarter et j'entre dans toutes les boutiques. Echoppes de souvenirs, d'art, boui-boui d'articles vaudou etc... La ville se réveille lentement, des "tronches" commencent à circuler... Bars et restaurants s'animent, encore que les restos... ici on mange à toute heure. Je choisis un gastos dans mon guide. C'est chicos mais pas trop, la preuve, je peux entrer en short par contre je dois retirer ma casquette. Bois, cuir, garçons en livrée, on s'affaire autour de moi. Je commande une Margarita, le temps d'étudier la carte. Je commence par une soupe Gombo Yaya's, c'est épais avec du riz et des bouts de saucisse, épicé à souhait. Pour finir Pasta Jambalaya, pâtes fraiches aux épinards dans une sauce épicée à base de tomates, oignons, piments, bouts de saucisse et petits morceaux de viande. C'est excellent mais j'ai les lèvres qui chauffent... Enfin, en rappel triomphal, le pudding maison. Servi tiède, le bord extérieur croustille, l'intérieur est moelleux et le tout est nappé d'une sauce whisky et cannelle ! Tout cela c'est passé chez Mr B! bistro sur Royal Street.

Je finis la soirée sur Bourbon Street la fameuse. C'est la rue la plus connue de la ville, sa réputation est internationale. Le soir elle devient piétonne, les néons s'allument et les clients arrivent comme des papillons. Restos, bars, sex-shops, boites de strip-tease dans un panachage bon enfant.

Dans chaque bar, un groupe de blues ou de jazz. Toutes les portes sont ouvertes et dans la rue c'est une joyeuse cacophonie! Comme toujours aux USA, on ne paie que sa bière, la musique est gratuite. J'arpente la rue, entrant et sortant des bars à mon grès. C'est un mélange de Pigalle, Greenwich Village (New York) et Haight (San Francisco).

Dans certains clubs, des petits vieux de 70 ans, en chemise blanche et cravate, jouent un jazz d'avant la prohibition...

 

MERCREDI 14 JUIN :

J'ai dormi comme une souche et la douche est bienvenue pour me tirer de ma torpeur. Il fait plus chaud qu'hier matin... Aujourd'hui visite des bayous. Le départ est à 11h. En attendant je traîne sur les quais. Assis à l'ombre je regarde les gars du Natchez préparer le steamboat pour sa croisière.

Départ en car vers les bayous. Nous sommes une quinzaine dans le car climatisé aux vitres teintées et larges sièges. Le trajet dure 20mn et le chauffeur fait le guide. Nous montons dans une petite embarcation pour une ballade de 2h à travers les marais Louisianais. Bras d'eau au milieu d'une végétation luxuriante s'épanouissant dans la pourriture des arbres morts. Grands arbres gangrenés par une moisissure formant une barbe dégoulinant de leurs branches. Troncs nus et morts se dressant au détour d'un coude du fleuve. Parfois un arbre, solitaire au milieu de la rivière semble vouloir s'échapper de la forêt.

Un héron bleu, de-ci de-là, immobile, semble une statue rouillée abandonnée. La promenade est agréable mais la nature n'y est pas vierge, partout la trace de l'homme, un bidon de plastique échoué dans l'eau croupie, les restes d'un bateau qui pourrit, de gros tuyaux de métal pour le pétrole et le gaz...

Et enfin, puisque nous sommes tous ici pour cela, les alligators ! Amusant mais pas aussi impressionnant que je l'imaginais. Les crocodiles que je vois, ne font pas plus de 1.50m. Ils viennent au-devant du bateau, comme de bons toutous, réclamer une friandise. Le "capitaine" de l'embarcation leur balance des marshmallows. Ces alligators m'ont tout l'air d'être payés par le syndicat d'initiative de la Louisiane! Enfin, ça fait plaisir de prendre des photos de ces bestiaux "in vivo". Plus tard, sur la berge, un racoon semble attendre lui aussi son cadeau. Avec son masque noir sur les yeux, il m'a tout l'air d'être un sacré brigand !

Ce n'est donc pas l'aventure dans la jungle mais une excursion très sympa.

Retour en ville, il est 14h. Visite à Tower Records qui n'est pas loin, j'achète quelques disques de blues pas chers. Ils ont même des Vanessa Paradis !

Il fait très chaud, j'ai un peu mal au crâne et faim. Chez un épicier italien, j'achète un Muffaletta. C'est un sandwich sicilien fait dans un énorme pain rond avec salami, fromage, pickles et huile d'olive. Miam! Avec un bidon de jus d'orange frais... Je rentre vite fait à l'hôtel avec mon butin. Douche, repos climatisé et je suis prêt pour de nouvelles aventures.

La suite, c'est le repas du soir. Ca s'appelle Gombo Shop, de petites tables avec la bouteille de Tabasco, et les éternels ventilos au plafond. Service rapide comme partout. Cuisine créole! Soupe du jour aux ingrédients nombreux mais mal identifiés (viande, crabe etc...) c'est très fin. Puis un plat mixte, gombo de crevettes, riz jambalaya, purée de haricots rouges le tout accompagné d'épinards épicés. Pour finir, une apothéose gastronomique, une tarte aux noix de pécan, servie tiède avec une boule de glace vanille! Avec l'addition, des bonbons à la menthe. Quel régal! Avec une Margarita et un café, moins de 150 francs. Honnête.

Virée à Bourbon Street. Un gamin noir fait des claquettes sur le trottoir, avec des capsules de bière fixées à ses semelles. Ailleurs, un type chante du rythm' blues "a capella" en tapant dans ses mains. Au milieu de cette rue de "perdition", sur la chaussée, un type porte une énorme croix en bois, sur laquelle un bandeau lumineux annonce "Jesus loves you" et il distribue ses prospectus aux touristes qui les prennent distraitement, croyant à un bon de réduction pour Pizza Hut, avant de s'apercevoir de leur erreur et de le jeter plus loin...

C'est ça l'Amérique.

Dans la nuit, de retour dans ma chambre, sur ABC TV une interview de Mikaël Jackson et sa femme. Ahurissant! On se demande ce qu'on voit, une poupée ou un robot ? Et ses attitudes quand il répond aux questions, ses mimiques à sa femme Lisa Presley... Un niais, un innocent total....?

 

JEUDI 15 JUIN :

Sauvé! Tout ce voyage pour rien ? Je ne pouvais m'y résoudre. Mais je les ai trouvés, chez Shoney sur Decatur Street ils en font. Mais quoi donc ? Mais des pancakes voyons ! Trois grosses crêpes, avec le beurre salé et le pot de sirop de maïs. Un jus d'oranges et un pot de café, voilà un vrai breakfast comme je les aime. A demain, Shoney!

Aujourd'hui, croisière de 45mn sur le Mississipi. Gros navire, 3 ponts dont un qui fait fast-food! Peu de monde, reposant et frais. Cette expédition se termine au zoo. Un zoo magnifique

avec une surface dédiée à chaque continent. Des volières où l'on circule au milieu des oiseaux. Chaque animal est mis en valeur dans son élément naturel. Un bayou avec ses alligators est reconstitué. Reptiles et faune habituelle...

Des oiseaux de toutes couleurs, en liberté, piaillent et volent d'arbre en arbre, dans une végétation touffue. Enfin, le top, une volière géante où on circule au milieu de milliers de papillons! Des centaines de races de lépidoptères qui virevoltent de fleur en fleur sous votre nez. Absolument superbe. On peut les voir butiner en gros plan, leur trompe fouillant le calice des plantes à leur disposition.

Il est 16h, retour downtown, comme j'ai été sage (je n'ai rien mangé depuis l'épisode des pancakes, voir le début du chapitre) je décide de m'offrir une douceur. A côté du débarcadère, le Riverwalk, galerie marchande qui longe le fleuve, m'offre tout ce que je veux. Aujourd'hui j'opte pour un gros muffin au chocolat, que je savoure dehors, sur la coursive dominant le Mississipi. C'est un très gros fleuve que remontent d'énormes navires de haute mer. New Orleans est un important port industriel mais les bateaux remontent encore plus loin, vers Saint-Louis, arrivant du Golfe du Mexique. Le courant charrie des troncs d'arbres et autres broussailles dans ses eaux boueuses, comme le décrivait déjà en son temps Mark Twain.

Près de la cathédrale, la maison où habita un temps Tennessee Williams. Une brigade de flics en vélos passe sur les quais. Aux USA il y a des flics en vtt, cuissard et casque, baraqués comme des pistards. Dans la ville, des policiers solitaires à cheval.

Retour à ma chambre, douche et programme pour demain en étudiant mon guide et des brochures ramassées à droite et à gauche. En fond sonore, la tv débite des infos en continu sur le procès OJ Simpson et revient sur l'intervention de M. Jackson.

Diner chez Olde N'Awlins Cookery sur Conti Street. Petite table dans un patio dallé sous les frangipaniers. La Margarita est sévèrement "burnée" ! Aïe! Je suis cassé après deux gorgées.

Soupe d'alligator, avec de la sauce tomate et des fines herbes, c'est épais, pas trop épicé, excellent. Ensuite, écrevisses à l'étouffée, servies avec du riz. Les crawfishes, épluchées de leur   carapace baignent dans une sauce brune, un régal. Pour finir en douceur, une tarte crémeuse et fraîche, parfumée délicatement aux cacahuètes. Très très fin et suave.

Le patio est bien ventilé et les petites bougies sur les tables, dansent dans leurs verres.

 

VENDREDI 16 JUIN :

Il a plu dans la nuit et ce matin le temps est gris, pourtant la météo annonce un ciel ensoleillé pour la journée. En allant chez Shoney, je pressens ce que doit donner un mélange d'air humide et de chaleur par ici : tuant.

Cette année y a du gros! C'est vrai que les américains sont souvent gros ou en passe de le devenir. Même les maigres ont un gros cul! Cette grosseur est intégrée dans la société, par exemple, chez Shoney, tables et banquettes sont fixées au sol, si je m'adosse à la banquette mes mains n'atteignent pas mon assiette! Partout les fauteuils sont larges, tant il y a à caler. Pour leur défense, il faut dire qu'il y a tellement d'offres de bouffe qu'il est dur de résister. C'est effarant cette abondance, pourtant venant de Paris je devrais être blasé... Quand je parle de bouffe, je pense aussi aux boissons, dès le début de la matinée, on voit les gens circuler avec un verre en plastique de soda, toutes couches de la société confondues.

Bon, c'est pas le tout, on cause, on cause, mais moi je dois aller à District Garden. Je prends un trolley devant Jackson Brewery qui me mène à la sortie de la ville, vers le quartier résidentiel, rupin genre Neuilly, avec de belles maisons sur de grands jardins. Frangipaniers, palmiers et autres essences exotiques montent jusqu'aux balcons. Perrons à colonnades, il doit faire bon vivre dans le coin...

Le soleil a du mal à montrer son museau, pourtant on sent qu'il n'est pas loin. Bien que le vent se soit levé il fait lourd. Retour au centre ville par le même trolley. Je vais boire un verre au Café du Monde. Un joueur de trompette nous balance son répertoire et plus loin des mimes font leur numéro. Question musique, ça n'arrête pas de la journée, mais il faut reconnaître que s'il y a la quantité, la qualité laisse à désirer...

Fin d'après-midi, 18h, place d'Espagne, au bord du fleuve, devant le casino flottant, concert gratuit de Martha Wright. Il fait doux, un peu de vent qui amène des odeurs d'écrevisses au court bouillon... Tout le monde boit un truc quelconque, certains se trimballent une glacière qui doit peser et leur donner soif! Enfin, de la bonne musique, la grosse black avec un bon orchestre et des cuivres, nous balance des classiques de rythm'n blues de sa grosse voix enjouée. La musique et les odeurs de cuisine m'ont mis en appétit. D'un coup de trolleybus, je reviens au centre, au Jackson Square Cafe où je commande des écrevisses à l'étouffée et un grand verre de Budweiser glacée. Aux USA les consommations au verre sont souvent servies en 3 tailles de verre au choix. A New Orleans on sert du pain français, ici avec un pot de beurre demi-sel. C'est encore une fois succulent, les écrevisses épluchées baignent dans une sauce épicée sur une assiette de riz blanc. Je me torche la plâtrée sans renâcler, c'est épicé limite du supportable exactement comme il faut, et le pain beurré adoucit la langue. De la fenêtre du restaurant, je vois les tireurs de tarots, installés sur le trottoir, faire leur commerce, à la lueur d'une bougie...

En sortant, sur la place de la cathédrale plongée dans la pénombre, un vieux bluesman, seul avec son dobro et ses battements de pied, chante un blues pour les clodos endormis sur les bancs.

Je rentre à mon hôtel par des rues peu éclairées, si ce n'est la lueur vacillante de quelques lumignons à gaz à la porte de certaines maisons. Parfois sur un perron, un type dort et je passe rapidement...

 

SAMEDI 17 JUIN :

Il est 8h30 quand j'arrive chez Shoney, légèrement en sueur car il fait déjà chaud et le soleil brille. Devant une ou deux maisons, des étalages de fripes. Le week-end, aux USA, vous pouvez vendre vos surplus sur le pas de votre porte.

Sur Bourbon Street, les cafetiers rincent à grande eau leurs bastringues dégueulassés des excès de la veille au soir. Sous les balcons fleuris, l'eau goutte des arrosages matinaux. La ville se prépare à vivre. Des camions rutilants aux couleurs vives livrent des tonneaux de bière, whisky ou coca-cola. Cette année j'ai vraiment l'impression de voir des américains moyens, et ce n’est pas jobard! Les américaines surtout. Les "canons" qu'on voit dans "Les filles de la plage" ou je ne sais quelle autre série ne sont visibles qu'à la tv. Dans l'ensemble elles sont quelconques. Mais quand elles prennent de l'âge, ça finit en Muppets Show! Fringues pas croyables, coupes de cheveux ahurissantes, on peut faire un gros album de photos.

Vers 11h j'embarque à bord du steamer Natchez pour une croisière sur le Mississipi, rien d'extraordinaire à voir, sinon la satisfaction de descendre ce fleuve mythique sur un bateau à vapeur. La ballade dure 2h, c'est calme et reposant. Au retour je passe au French Market pour grignoter une saucisse d'alligator fumée.

Fin de journée, Martha Wright donne un second concert et j'y retourne. C'est samedi, il y a plus de monde. Je vois beaucoup moins de libellules, petites bestioles où êtes-vous ? Et j'ai encore faim! Cette année c'est dingue le fric qui part en bouffe, mais à les voir se goinfrer toute la journée faudrait être un héros pour résister.

Je trouve mon bonheur chez Original's Papa Joe, jambalaya (riz, saucisse, crevettes, oignons, épices) et tarte aux noix de pécan.

Promenade digestive le long du Mississipi. Au loin le pont est illuminé et le casino flottant, le Flamingo, étincelle.

Une dernière bière sur Bourbon Street qui en ce samedi est très agitée! Beaucoup de monde, de bruit, on se croirait à la Fête des Loges. Beaucoup de musique aussi, et ce soir elle est bonne. Je passe de bars en bars, écouter ces blues et lamper une bière. Au Club 544, Gerry Brown donne un show mémorable.

 

DIMANCHE 18 JUIN :

Ce qui est agréable, le matin en me levant, c'est d'ouvrir mes rideaux et de voir sous mes yeux, la piscine bleue dans le patio de verdure, sous le soleil qui brille... en pensant aux pancakes à venir! Et ce matin, ils étaient divins, moelleux et dorés, servis avec le pot entier de sirop et non une barquette en plastique un peu chiche. Un jour j'écrirai un poème, que dis-je, une encyclopédie sur les pancakes!

Je décide de ratisser le French Quarter, méthodiquement, rue après rue. Il fait chaud et sacrifiant à la tradition locale je me trimballe une boisson à la main. Dans la vitrine d'une épicerie (!) trois pythons se prélassent, sous l'oeil inquiet d'un matou. Je passe devant le cimetière où est enterrée Marie Laveau, la sorcière vaudoue (Voir le premier album de Canned Heat). Je n'entre pas, car c'est formellement décommandé dans tous les guides et brochures distribuées en ville. Trop dangereux, zone criminelle.

Un mignon gamin noir fait des claquettes sur le trottoir, photo et monnaie en "remerciement". Ici tout est payant et ils ont l'oeil! Il y a deux jours j'avais pris en photo, discrètement avec mon zoom, des gamins dansant. L'un d'eux m'a repéré et rattrapé pour que je lui donne la pièce. Ok! Ok!

Retour dans les allées du Marché Français, au milieu des étals de fruits et légumes de Louisiane, fraises énormes, melons d'eau, mirlitons (?), noix de pécan, ail... Stands d'épices, dans des bouteilles de toutes couleurs, Tabasco, préparation de base pour gombo, barquettes de nourriture à emporter, crevettes, crabes, oignons en  beignets, saucisse d'alligator, gâteaux au chocolat, muffins aux raisins etc... Crânes d'alligators ou carapaces de tortues trônent sur les stands. La décoration des bars est très chargée. Dans l'un ce sont des billets de monnaie du monde entier, dans l'autre photos de musiciens morts depuis belle lurette, dans un autre de vieux soutiens-gorges pendent du plafond!

J'ai un peu mal à la tête, j'ai pris un coup de chaud, aussi je rentre à la chambre. Repos en regardant du football à la tv. Le mal envolé, je vais mieux et quand je vais bien, j'ai faim. Non?  Si!  Je prends le frais le long du Mississipi afin d'aiguiser mon appétit que je satisfais sur  Decature Street, près du French Market. Pasta aux crevettes, gros macaronis coupés dans la longueur, grosses crevettes, champignons parfumés comme des cèpes et huile d'olives. En entrée, d'office une salade verte, sympa et agréable à manger. Un pudding en dessert et c'est parfait. 

 

LUNDI 19 JUIN :

Je délaisse Shoney, pour un bar sur Conti Street. Machines à sous, tv géante et billard, le Deja Vu Bar. Ils font des pancakes aux framboises, pas mal, mais beurre et sirop, ce n’est pas ça, comme en plus c'est plus cher, j'en déduis que c'est une mauvaise adresse.

Je prends un bus pour Audubon Park et je reviens à pieds par Magazine Street, antiquaires et brocanteurs y ont élu domicile. Jolies maisons typiques de Louisiane, en bois, balcon à l'étage, perron de trois marches, balancelle et plantes tropicales, jardin minuscule. Le père Tape-dur s'en donne à coeur joie et je choisis les trottoirs à l'ombre, mais je dois ravitailler en boissons...

Plus tard au bus me déposera à City Park, mais le coin est décevant et me voilà perdu au milieu d'un carrefour de rues sans noms, ni arbres pour l'ombre, ni piétons pour me renseigner.

Finalement je trouve un arrêt de bus ombragé où j'attends 20mn un véhicule, qui coup de chance, retourne au centre ville.

Dans l'après-midi, une glace chez Baskin Robins me laisse pantois. Je ne savais pas que c'était aussi bon. Rien que le cornet, on pourrait le manger tout seul...

Vers 18h je me retrouve, comme souvent à cette heure, sur la promenade au bord du Mississipi, devant le Natchez où l'on donne à bord, une sérénade. A 19h la corne annonce le départ, un officier avec un porte-voix, juché à l'extrémité du navire, dirige la manoeuvre et le steamboat s'éloigne sans un bruit. Alors se pose la question, où vais-je manger ce soir?

J'erre de rue en rue, au feeling. Ce soir c'est un restaurant US quelconque, sans particularité notable et j'opte pour des enchiladas de poulet, c'est de la cuisine Tex-mex comme on dit à Paris. Ma Margarita est parfaite, il faut la commander "frozen" et non "on the rocks", avec de la mousse sur le dessus et du sucre sur les bords du verre. Dans un grand plat on m'amène un ravier de salade verte, tomates, guacamole épicé et crème fraiche. Riz, haricots rouges en purée, une grosse crêpe au poulet avec du fromage fondu et sauce tomate. Et pour finir, bah! oui, faut bien un dessert, un Apple pie. Une douceur qui tuerait une bête moins entraînée que moi. Une tarte aux pommes, épaisse, nappée d'une énorme couche de caramel tiède avec une boule de glace vanille, c'est hyper-sucré. Quand j'y repense, j'ai comme un vertige diabétique. Ai-je rêvé le goût de cannelle sur les pommes ? Mes papilles soûles, rendent l'âme.

Ici, tous les bars ou restaurants vendent des tee-shirts à leur nom, souvenirs publicitaires.

Les locaux, appellent la Nouvelle Orléans : Nawlins, orthographe adaptée à leur prononciation

et le surnom de la ville, c'est The Big Easy.

Dans la rue les gens passent avec un verre de bière ou un cocktail à la main. J'en ai vu avec un verre de liquide rose, gazeux, dans lequel baigne un cornichon! Oh! My god! Comment peut-on ingurgiter ça ?

Le lundi soir sur Bourbon Street, c'est calme, on se repose du week-end.

 

MARDI 20 JUIN :

Sortie à l'extérieur nord de la ville, par le bus, jusqu'au lac Pontchartrain. Pour les longs trajets en bus il faudrait presque mettre un pull, tant la climatisation est féroce. Les chauffeurs ne se bilent pas, ils s'arrêtent en chemin, qui pour acheter une boisson, qui pour passer un coup de téléphone rapide!

Le lac est énorme et un pont le traverse, le plus long pont du monde, selon mon guide. Larges pelouses tondues à ras, tables et bancs à l'ombre des arbres, pêcheurs. Le soleil s'est voilé, au bord de l'eau une légère brise. Je n’ai pas de chance avec les bus, je suis encore perdu! En fait mon problème c'est que le bus du retour ne prend pas la même route qu'à l'aller. Avec mon plan,  j'arrive à m'orienter tant bien que mal et je retombe sur ma ligne de bus. Nous traversons une banlieue huppée, maisons individuelles sur un bout de pelouse rase, sans clôtures, des arbres. Ce qui est curieux, c'est que plus le quartier est pauvre, plus les maisons sont clôturées de murs et barbelés. Les pauvres se volent entre eux...?

Plus loin, la zone des cimetières. Ici, on fait dans le tombeau grandiose, blanc immaculé, au-dessus du sol, le sous-sol marécageux ne permet pas de creuser profond. Pas de métro par exemple.

Déjeuner d'un sandwich Po' Boy, pain français, jambon en quantité, salade mayonnaise et pickles. En milieu d'après-midi, une glace chez Baskin Robins, chocolat-pistache et morceaux de noisettes...

Ce soir petite fête sur le Natchez, pour l'anniversaire de je ne sais qui. Discours, bénédiction du pasteur, lâché de confettis, applaudissements, etc... Bof!

Diner au Margaritaville, le restaurant de Jimmy Buffet, artiste country,  sur Decatur Street. Un gombo bien épicé avec une bière glacée, en écoutant un type chanter des blues sur son dobro : voilà pourquoi je suis aux USA!.....Great! Pour le dessert, un fantastique Brown Eye Girl, un gros brownie légèrement tiède avec une boule de glace vanille et autour de petits bonbons au chocolat et à la menthe. Après le bluesman, une fille accompagnée d'un guitariste, chante des airs de country. C'est cool!

Dans la ville, depuis mon arrivée, j'ai repéré des gueules. Le saxophoniste devant le Cafe du Monde, celui qui est sur le débarcadère, les gamins en bande qui font des claquettes et le type étrange qu'on voit partout le soir, 2m de haut, cheveux très longs, tout en noir avec un chapeau haut-de-forme et du rimmel aux yeux! Waouh! 

A une terrasse de café, un groupe de jazz joue doucement une excellente musique d'ambiance. Je me pose sur un banc et je profite du concert.

Plus tard, je rentre, une bière à la main dans un sac de papier kraft, par les ruelles sombres qui mènent à mon hôtel. Dans la nuit moite, un type vautré sur une Oldsmobile, finit sa bière alors qu'un  estropié dort dans une encoignure de porte. Un peu plus loin sur le boulevard, un groupe de blacks discutent devant une épicerie encore ouverte et au coin de ma rue, la petite chapelle vaudoue est faiblement éclairée. Je n'ose pas pousser la porte et voir...

Dans ma chambre, je branche la tv sur le canal 71, un prédicateur fait son prêche, sur les autres chaînes, des téléfilms à vomir.... Bye!

 

MERCREDI 21 JUIN :

C'est le matin qu'il fait lourd, le taux d'humidité est plus important et j'ai chaud en arrivant chez Shoney. Dans la matinée, d'habitude, l'humidité se dissipe et on respire mieux.

Les vacances sont presque finies et j'ai tout vu, donc, aujourd'hui et demain, je glande dans les rues, je finis ma pellicule photo, j'achète quelques babioles et je goûte deux ou trois nouveaux trucs.

Dans le vieux quartier, en zieutant par les portes entrouvertes ou les grilles des maisons, on découvre des patios d'inspiration hispano-mexicaine. Cours dallées, bassins et fontaines, plantes tropicales cascadantes. A Nawlins, ils décorent leurs plantes avec des colliers de perles style 1900. Mardi Gras et Noël sont des fêtes capitales, nombreuses boutiques de décorations pour ces réjouissances.

Dans l'après-midi, j'ai repiqué une tête chez Baskin Robbins! Il va être temps que je reparte, j'espère pouvoir remettre mon jeans... actuellement, mon short à ceinture élastique m'autorise toutes les folies gastronomiques.

Le dîner se composera d'écrevisses à la créole, sauce tomate épicée avec du persil. Je récure le plat, faut pas gâcher! Et pour clore la fête, leur fameux pudding. Dans tous les restaurants, sur la table, trône une bouteille de ketchup et une bouteille de Tabasco, la fameuse sauce locale.

Sur Bourbon Street on tourne un film ou un clip. Un plan de coupe, sans intérêt, une voiture qui passe devant un restaurant. Mais ça suffit pour créer encore plus d'animation.

 

JEUDI 22 JUIN :

Mes derniers pancakes chez Shoney. Très gros et très réussis ce matin, je les savoure. Il fait de plus en plus lourd, coca-cola et jus d'oranges se succèdent... Le ciel se couvre un peu, la moiteur devient pénible à supporter, pas un souffle de vent aujourd'hui. Vers midi je retourne ma chambre pour une douche et un bain d'air climatisé, puis, ressuscité, je vais sur la Riverwalk, la promenade-galerie marchande le long du Mississipi. Là, à une table dominant le fleuve, un coca glacé à portée de lèvres, je bouquine en rêvassant dans la touffeur de l'air louisianais.

La faune locale est riche en lézards verts à queue brune, ainsi qu'en blattes grosses comme mon petit doigt.

Tout cela nous amène à 16h et si j'ai du boire plus d'un litre de coca depuis ce matin, par contre je n'ai rien mangé. Je rentre à l'hôtel et en chemin, dans une épicerie de quartier, j'achète un énorme sandwich fait maison, jambon, fromage, tomates, salade, mayonnaise et un bidon de jus de fruits glacé. Je regagne ma chambre froide avec mon sac kraft et après ma douche, je collationne en regardant les baigneuses dans la piscine.

Je commence à préparer mon sac pour le retour et plus tard, alors que le vent s'est levé et qu'il fait moins chaud, je sors traîner une dernière fois dans les boutiques de Royal Street. En particulier dans l'échoppe vaudoue où l'on vend talismans, herbes, encens, bijoux, masques hideux...ou bien les boutiques de souvenirs pour fouiner dans tous ces petits bordels qu'on peut acheter, des machins qui ne servent à rien et dont on s'aperçoit au retour, qu'ils sont d'une laideur à pleurer.

Les voitures à chevaux pour touristes, tournent inlassablement à travers la ville, les saxophonistes pleurent toujours leurs blues au coin des rues et moi, je retourne diner au Margaritaville. Un pianiste-chanteur, alterne blues et airs traditionnels américains. Blanc de poulet grillé au barbecue entre deux bums, tomates, oignons, cornichons et frites. Ici on mange épicé mais la moutarde est douce... paradoxe.

En dessert, un gâteau au nom abracadabrant qui s'avère être une tarte aux citrons, mais quelle tarte.....! Hum! 

 

VENDREDI 23 JUIN :

Mon sac est prêt, je suis prêt, mais bien sûr je suis en avance. J'ai pris mon breakfast à l'hôtel, petits muffins aux myrtilles, tartelettes raisins et cannelle, café.

Taxi pour l'aéroport, il fait beau. Sur les routes la vitesse est très limitée et le parcours en voiture toujours agréable. La conception de l'aéroport réduit la marche au maximum et les formalités sont vite réglées. Peu de monde, je n'ai plus qu'à me caler dans un fauteuil avec un bouquin et profiter de la climatisation.

Confort des salles d'attente, certains sièges sont équipés de mini-tv payantes, nombreux WC, distributeurs de boissons et confiseries.

A New Orleans, les panneaux sont en anglais et en espagnol, le Mexique n'est pas si loin.

Le Boeing 737 décolle à 13h50 et ma correspondance à Chicago est à 17h20. Je suis tout au fond de la carlingue, l'avion est plein sauf le siège à côté de moi! Ouf! Au dernier rang il n'y a pas de tablette ?........En fait elle est pliée, astucieusement, dans le bras du fauteuil! Ah!Ah! ...

Nous volons très haut et je ne peux voir le paysage. Il était temps qu'on monte dans l'avion, car je commençais à avoir froid dans la salle d'attente. Un comble.

Le survol de Chicago impressionne par l'étendue de la ville. C'est gigantesque. A 16h15 nous touchons le tarmac, dix minutes plus tard je suis dans la salle de transit, mon avion pour Paris décolle dans une heure.

C'est un Boeing 767 et catastrophe, cette fois j'ai hérité de la place du milieu de la rangée. Là, coincé entre deux personnes on n'aperçoit à peine l'écran de cinéma... Je règle ma ventilation individuelle à fond et j'entre en méditation zen.... avec une vodka orange pour aider.

Si vous avez bien suivi, vous constatez que je n'ai rien mangé depuis le breakfast de ce matin. Après deux semaines d'agapes sans nom, on frôle l'exploit. Heureusement, je sens les gamelles qui chauffent... Repas, films et collation sont prévus jusqu'à Paris. D'ici là, le voyage va être long, très long...................

       

 

 

New-Orleans (101).jpg

 

        

Commentaires

A lire ce récit, je n'ai plus faim...en fin de compte, tu n'arrêtes pas de "bouffer", cher Corboland !!!

Écrit par : M-Ch | 29/08/2008

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