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16/09/2008

La madeleine de Proust

Je me plains ou me moque de mes collègues parfois, mais il faut aussi les remercier quand c’est nécessaire. Tout à l’heure « Pétrolette », ne dites pas « qui c’est ? » je vous en ai déjà parlé un jour, est venue dans mon bureau pour m’offrir un petit gâteau. Ca lui prend de temps en temps, quand elle n’est pas très occupée et que le bureau est calme. Cette douceur, c’était un Pimm’s une sorte de petite génoise nappée de chocolat parfumé à l’orange. Le temps d’échanger quelques propos sur ces pâtisseries qui sont maintenant déclinées à la framboise ou à la poire et de tomber d’accord sur le fait que rien ne vaut l’original à l’orange, puis elle repart dans son terrier. Je reste seul avec mon hostie, un peu fébrile car je pressens la suite. Je pourrais l’enfourner et la gober d’un coup mais je préfère mordre dedans délicatement et absorber la première bouchée lentement. Ce que j’attendais se produit, je me retrouve cinquante ans plus jeune, au patronage de ma paroisse parisienne, dans le neuvième arrondissement. Pendant quelques secondes je perds pied avec la réalité, la tête me tourne, c’est terriblement délicieux. Ces gâteaux c’est là que je les ai connus, on pouvait les acheter à l’abbé avec notre argent de poche et ça nous faisait notre quatre heures. Depuis cette époque l’alliance chocolat / orange reste une de mes préférées. La seconde bouchée est aussi la dernière car ces Pimm’s ne sont pas bien gros, le rêve s’est estompé, mon téléphone sonne, le boulot reprend ses droits. 

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