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21/03/2009

N'en faisons pas un fromage

Je me délectais d'un « fromage blanc onctueux » comme indiqué sur le pot, laissant rouler sur ma langue le mélange de fromage et sucre afin d'en savourer l'onctuosité vantée par le fabriquant quand mes yeux tombèrent sur l'opercule que j'avais distraitement autant qu'hâtivement retiré avant de m'attaquer à mon dessert. Oui, j'ôte souvent le couvercle avant de manger les yaourts et fromages blancs. La marque du fromage, le poids du pot, le pourcentage de matière grasse, tout était clairement indiqué. A consommer jusqu'au, écrit en gros avec une date en plus gros encore. Et en tout petit, juste à côté de cette date, l'heure ! Sur mon pot de fromage blanc la date limite de consommation était le 10/04/09  9:53 ! Quelle précision ! Les technologies modernes alliées aux lois protégeant les consommateurs réalisaient des prouesses époustouflantes. Imaginez que seule la date soit renseignée, nous sommes le 10 avril, milieu de mâtinée vers 10h ou 10h30, vous avez une petite faim, vous engloutissez votre fromage blanc innocemment et ... et quoi ? Vous mourez ? Il est moins bon que si vous l'aviez mangé à 9h15 ? De blanc il est devenu vert ? On ne sait pas, mais l'heure limite c'est 9h53. Pour les trains c'est facile, à 9h54 il est parti ou du moins il s'ébranle le long du quai et vous pouvez agiter les bras, il ne s'arrêtera pas. Mais pour les fromages ? Que se passe-t-il à partir de 9h54 ? Maintenant il me reste deux solutions, soit je garde un pot et je le consomme après la limite qu'on suppose fatidique pour voir ce que ça fait, soit je mange tout et je reste dans l'ignorance. Si je choisis la première solution, je vais certainement apprendre que je n'aurais pas du le faire et si je m'en tiens à la seconde je ne vais pas savoir. J'ai mangé des fromages blancs pendant 57 ans sans savoir qu'il y avait un horaire à respecter et je vivais heureux, aujourd'hui que je découvre cette contrainte je vis dans l'inquiétude bien caractéristique de notre époque.   

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