02/09/2009
Le sympètre
De ma sortie « nature » de dimanche dernier j'ai rapporté un extraordinaire document photographique. Alors que je musardais dans le haut du parc de Marly le Roi, une lande en plein soleil, l'appareil photo en main à l'affût de la moindre bestiole, prêt à shooter tout ce qui bougeait, mon regard fut attiré par un objet volant non identifié.
Je pistais l'animal, car j'étais certain de sa nature mais sans savoir de quoi il s'agissait. Plusieurs tentatives d'approche livrèrent d'ignobles clichés illisibles et flous, enfin la bête se posa sur une plante sèche, m'approchant d'assez prêt je mitraillais avant qu'elle ne s'échappe encore et disparaisse définitivement de ma portée.
J'avais hâte de rentrer chez moi et d'examiner les photos sur mon ordinateur. De nombreux clichés ne sont pas assez nets pour que je vous les montre mais il en est un que je trouve plutôt satisfaisant, surtout si on considère que mon ancienneté dans le métier de photographe animalier ne date que d'une dizaine de jours.
A ce point du récit, je vous demanderais d'éloigner les enfants en bas âge ou d'activer le contrôle parental. Si vous êtes mineur quittez ce blog ou montrez à la Webcam l'autorisation de vos parents. J'attends.
Après avoir disséqué et examiné la photo plusieurs heures, j'ai réalisé que je venais de prendre en flagrant délit un couple de libellules en train de s'accoupler. Des recherches plus poussées me font penser qu'il s'agit d'un couple de Sympètres. Le Sympètre est une libellule d'une trentaine de millimètres. L'abdomen du mâle est rouge et son thorax brun, alors que la femelle est plus terne. Souvent au sol ou sur une pierre, elle chasse à l'affût et s'attaque à toutes sortes d'insectes passant à proximité. Une libellule très commune dans toute l'Europe.
Sur la photo on voit bien le mâle rouge, cramponné à une fleur séchée marron, tandis que la femelle qui est gris argenté, a la tête en bas dans ce qu'on pourrait nommer hâtivement un 69 de belle facture. On distingue aussi très nettement leurs gros yeux. Lors de l'accouplement les libellules forment une roue, le mâle assistant la femelle en incurvant son abdomen. Chez certaines espèces, l'acte ne dure que quelques secondes mais pour d'autres, plusieurs heures et on les voit alors voler en tandem, ce à quoi j'ai donc assisté avant de pouvoir prendre ce cliché. Chez les insectes l'accouplement peut se faire « par opposition » comme ici, par « chevauchement ou superposition » comme chez les coléoptères ou encore en « angle aigu » comme pour les homoptères (pucerons, cigales etc.).
20:13 Publié dans Insectes | Tags : le sympètre, libellule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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