17/11/2009
Il s’en passe de belles quand vous n’êtes pas là
Le matin j'arrive au bureau très tôt, bien avant que le premier de mes collègues ne fasse son apparition et ça tombe bien. Je m'explique. Ce matin il pleuvait sur la région parisienne, un peu quand je suis sorti de chez moi, bien plus quand je suis sorti du RER au cœur de la capitale. Casquette et imperméable col relevé, je pensais atteindre mon bureau insensible aux intempéries, éventuellement un coup de chamoisette sur mes verres de lunettes et je pourrai démarrer en douceur ma journée de travail. Telles étaient mes pensées à l'abord de la traversée du plateau Beaubourg à l'ombre inquiétante des tuyauteries du musée du même nom.
Quand survint l'incident, le naufrage pourrais-je dire. Une sensation d'humidité au pied gauche puis rapidement une certitude, je prenais l'eau. Chaque pas n'était qu'une confirmation du diagnostic, ne pouvant m'arrêter au milieu de ce désert de pavés au risque d'aggraver la situation, je forçais la marche, clic !flop ! clic ! flop ! pour rejoindre le port au plus vite. Unique passager à bord de mes Clarks je ne pouvais compter que sur moi-même et prier Neptune d'épargner ma seconde godasse. Mes prières ou la distance finalement minime, je ne sais, toujours est-il que j'arrivais enfin à la côte.
La douce chaleur en ouvrant la porte de mon bureau fût un réconfort. Imperméable et casquette pendus au perroquet pour qu'ils s'égouttent, tel Robinson sur son île, je bénis ma solitude qui me permettait de retirer ma chaussure et ma chaussette. Le linge de pied essoré dans l'évier je le mis à sécher sur un radiateur avant de frictionner vigoureusement mon extrémité humide et m'éviter un rhume. J'entrepris ensuite une inspection complète de la savate. Les dégâts sont importants, la semelle est ouverte sur toute la largeur de la plante du pied, aucun espoir de réparation n'est envisageable.
Le tableau est alors mémorable, je suis le pied nu, ma chaussette est sur le radiateur et ma godasse git en-dessous. Quand la chaussure est sèche, je glisse une liasse de feuilles de papier coupée à la bonne dimension dans le fond, afin d'isoler un peu le pied. Je retarde jusqu'à la dernière minute le ré-enfilage de ma chaussette et j'aère la pièce avant l'arrivée des collègues ! Je me sens nettement mieux mais la Dim n'est pas complètement sèche. Je vais éviter toute sortie inutile aujourd'hui et contourner toutes les flaques d'eau dans la mesure du possible.
18:56 Publié dans Echos de ma vie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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