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24/03/2010

Histoire d’eau

La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Le soir quand je rentre du boulot, je descends du métro à la station Saint-Lazare pour y prendre le Transilien qui me ramène - un de ces jours heureux où la SNCF n'est pas en grève - dans ma jolie banlieue (oui ça existe) de l'Ouest parisien. Dans un couloir qui nous remonte à la surface, les infiltrations d'eau récurrentes ont l'habitude de créer une très imposante mare d'eau stagnante. Pour nos amis provinciaux ou étrangers qui n'auraient pas de métro dans leur cité, je rappellerai que la circulation dans ces couloirs s'apparente à une expérience de laboratoire où l'on oblige des rats à trottiner dans un labyrinthe jusqu'à ce que appâtés par une friandise ils en sortent en un temps record, ou bien encore à un jeu Nintendo où un Super Mario boosté par vos gros doigts boudinés sur les touches de votre console l'oblige à courir comme un dératé pour obtenir une récompense ou éviter des emmerdes.

Donc nous sommes tous là, et quand je dis tous ça signifie beaucoup et même parfois trop, à nous hâter dans le couloir (celui du début de l'histoire sauf que ce n'est pas une histoire, mais du réel, du vécu si vous préférez) pour prendre notre train au vol (la récompense) afin d'arriver à temps à la garderie pour récupérer le gamin avant la fermeture sinon c'est l'engueulade assurée (les emmerdes) - c'est un exemple.

Donc tout le monde court dans ce couloir, comme dans tous les couloirs d'ailleurs, au coude à coude, chaque arrivée de métro lâchant son lot de concurrents pour le sprint final. Et patatras ! La foule dense arrive sur la flaque d'eau, vous vous souvenez qu'il y a une imposante mare d'eau stagnante ne m'obligez pas à répéter ou à préciser sans arrêt car on ne va pas en voir le bout de cette affaire, et à chaque fois c'est le même scénario, l'élan de la foule est coupé par l'hésitation des premiers rangs qui ne savent comment négocier l'obstacle. Certains tentent de passer sur les côtés qui semblent plus favorables, d'autres se mettent sur la pointe des pieds, il en est même qui renâclent carrément devant la rivière immobile, derrière la bousculade s'ébauche, ceux qui passent ici pour la première fois s'interrogent et s'inquiètent quelle est la profondeur du gué ? Y a-t-il des bêtes sous l'eau ? Les habitués tentent le passage en force, qui en remontant son bas de pantalon, qui en évitant de s'éclabousser les collants. Flosh !Flosh ! Flosh !

Finalement le troupeau passera et la mare restera. Depuis plusieurs années, régulièrement la mare réapparaît, malgré les efforts - j'imagine, dans le sens où je suppose et non où j'invente - de la RATP pour l'assécher à jamais. Finalement avec cette histoire d'eau j'ai réussi à mouiller la RATP et la SNCF, une pierre deux coups, pas mal non ?       

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