05/12/2010
Jimi Hendrix : West Coast Seattle Boy
Un nouveau disque d’Hendrix vient de sortir et déjà j’en entends qui ricanent, comment quarante ans après sa mort (18 septembre 1970) peut-on sortir une nouveauté discographique ? A ceux-là je réponds, ne nous fâchons pas, quittez cette page et revenez demain j’aborderai un autre sujet.
Je m’adresse donc aux autres, les curieux ou ceux qui sont réellement intéressés. Le coffret qui vient de paraître West Coast Seattle Boy est composé de quatre CD et un DVD. Je ne vous cacherai pas qu’il est exclusivement destiné aux fans du guitariste puisqu’il est sensé livrer des morceaux dans des versions live, studio, démo ou alternatives de titres de ses trois albums "Are You Experienced", "Axis: Bold As Love" et "Electric Ladyland".
Dans cette optique le DVD est franchement décevant, 90mn récapitulant sa carrière, une biographie bien sage et consensuelle avec des extraits de concerts mais au final très peu de choses à voir ou entendre qui sortent du déjà vu pour celui qui connaît l’artiste. Sans intérêt.
La musique proprement dite est répartie sur quatre CD. Le premier est exclusivement constitué de 15 titres datant de l’époque où Jimi débutant, n’était que le guitariste d’artistes de Rhyth’n Blues connus. Je pensais qu’il n’offrirait qu’un intérêt anecdotique, mais en fait, il s’écoute avec beaucoup de plaisir. Nous sommes en 1964-1966, Hendrix accompagne et participe aux enregistrements des disques de Don Convay, The Isley Brothers, Little Richard ou King Curtis et d’autres moins connus, mais on entend bien sa guitare, les prémisses du son particulier qui font qu’on ne peut le confondre avec un autre, même si bien sûr il ne décoche pas des solos à tout casser ; il n’est qu’un sideman et non la vedette !
Les trois autres CD (44 morceaux) nous donnent à entendre – toujours avec un son excellent quelque soit la source d’origine – des titres connus, en live dont ces versions ne sont jamais parues au préalable (The Wind Cries Mary, Red House, Purple Haze etc.). Ou bien des titres sortis sur disques mais dans une version non définitive comme Fire, Can You See Me, In From The Storm etc. Ou bien encore ces six titres enregistrés dans une chambre d’hôtel sur un petit magnétophone, Jimi est seul à la guitare accompagné d’un pote à l’harmonica pour une reprise inédite de Dylan qu’il affectionne comme on le sait (Tears Of Rage) ou bien une première mouture de Hear My Train A Comin’ , My Friend, Angel, Long Hot Summer Night, 1983 A Merman I Shall Turn To Be.
Mais il y aussi plusieurs inédits dont une jam de vingt minutes avec Larry Young à l’orgue que je connaissais par les bootlegs mais qui ne durait que dix minutes avec un son un peu moins bon qu’ici, ou des titres comme Calling All The Devil’s Children, Lonely Avenue, Mastermind avec Larry Lee à la guitare rythmique et surtout Suddenly November Morning, Jimi est seul à la guitare acoustique dans son appartement de Greenwich Village quelques mois avant son décès, pour un morceau de 4’12 en deux parties se terminant par ce qui sera plus tard Driftin’. Superbe.
Le coffret s’achève sur ce petit bijou qui nous laisse une fois encore un goût amer dans la bouche, si Jimi Hendrix ne nous avait pas quittés aussi prématurément jusqu’où nous aurait-il entraînés avec sa guitare magique ? Nous ne le saurons jamais bien évidemment, mais tous ces enregistrements qui ressortent régulièrement des tiroirs continuent à alimenter notre imaginaire et qu’importent les grincheux et les contempteurs qui n’y voient que mercantilisme, cette musique existe bel et bien et nous sommes quelques uns (pour ne pas dire beaucoup) à l’attendre comme la pluie au Sahel.
07:00 Publié dans Musique | Tags : jimi hendrix, blues, rock, musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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