23/04/2011
Big Head Blues Club : 100 Years of Robert Johnson
Un disque bien étrange vient d’atterrir aux abords de ma platine CD, étrange à plus d’un titre. D’abord parce que le groupe Big Head Blues Club n’existe pas, il s’agit en fait du groupe Big Head Todd And The Monsters qui s’est adjoint les services de vieux briscards du blues pour cet album hommage au centenaire de la naissance de Robert Johnson, l’un des spécialistes du genre, le plus connu et le plus pillé par plusieurs générations d’adeptes de ce style musical.
Big Head Todd And The Monsters m’était complètement inconnu jusqu’à ces derniers jours, bien qu’ils aient déjà enregistré plusieurs disques depuis 1989 ; originaires du Colorado, Todd Park Mohr (chant, guitare, claviers, saxo et harmonica) tient la boutique épaulé d’une section rythmique classique à la basse (Rob Squire) et batterie (Brian Nevin), plus un compère aux claviers et pedal steel guitar (Jeremy Lawton).
Robert Johnson, lui, c’est le bluesman de référence. Robert Leroy Johnson (né le 8 mai 1911 et mort le 16 août 1938) était un guitariste et chanteur de blues américain. Bien que n'ayant commencé à enregistrer que trois ans avant sa mort, Robert Johnson est devenu une légende et une grande source d'inspiration pour des artistes tels que Jimi Hendrix, Jimmy Page, Brian Jones, Keith Richards ou encore Eric Clapton. En 2003, le magazine Rolling Stone l'a classé cinquième meilleur guitariste de tous les temps. Le plus extraordinaire étant qu’il n’aura laissé à la postérité que 29 titres enregistrés entre 1936 et 1937 !
Pour en revenir à l’étrangeté du projet, c’est que les titres gravés sur cet album 100 Years Of Robert Johnson, je les ai déjà entendu mille fois, interprétés par mille groupes, et qu’il n’y avait aucune raison pour que ces versions soient plus mémorables que d’autres. Et pourtant, si !
Musicalement nous sommes très proches des versions originales, mais pourtant les Big Head trouvent le moyen d’en donner des approches très personnelles et particulièrement pertinentes. D’abord il y a la voix du leader Todd Park Mohr, extraordinaire, avec des accents féminins aux intonations proches parfois de Betty Lavette et rien que cet élément vaudrait largement l’écoute du CD. Et puis il y a les invités, Charlie Musselwhite à l’harmonica qu’on ne présente plus (Come On In My Kitchen, Last Fair Deal Gone Down, Sweet Home Chicago), Ruthie Foster chanteuse de talent (When You Got A Good Friend, Kind Hearted Woman), l’immense BB King au son de guitare inimitable (Cross Road Blues), Hubert Sumlin (né en 1931) ancien guitariste de John Lee Hooker excusez du peu, et Honeyboy Edwards (guitariste harmoniciste) qui a connu Robert Johnson puisqu’il est né en 1915, le mec est quasiment centenaire et ce If I Had Possession Over Judgement Day est peut-être son dernier enregistrement.
La carte de visite est impressionnante, le CD l’est tout autant car ce beau monde vient de réussir un exploit, transcender l’œuvre de Robert Johnson après que tant et tant d’autres et non des moindres, s’y soient essayé. Si vous aimez le blues, vous ne pouvez pas passer à côté d’un tel cadeau.
07:00 Publié dans Musique | Tags : musique, blues, robert johnson | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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