27/04/2011
On s’en fout du Box Office !
Le mercredi c’est le jour de sortie des nouveaux films dans les cinémas. Les journaux et télés nous ont déjà donné leurs critiques et les bandes annonces des films « importants » passent de chaînes en chaînes ou sur Internet, mêmes extraits partout, sensés nous donner envie de foncer dans les salles obscures.
Les acteurs sont conviés aux JT de 20h, montrer qu’ils sont toujours vivants pour les plus anciens, souriants et stéréotypés comme issus du même moule pour les plus jeunes. Les questions se suivent, interchangeables d’un film à l’autre, les réponses ne le sont pas moins. Tout le monde est heureux, le ou la présentatrice du 20h comme si c’était la première interview d’acteur de sa vie, le comédien ou la comédienne en bon vendeur qui tâche de fourguer sa camelote. Parfois, l’invité se piquant d’avoir une personnalité ou une conscience sociale – voire politique - la ramène sur un point d’actualité et nous donne son avis comme s’il avait une valeur ajoutée en rapport avec son statut de « people ». Le journaliste en prend bonne note avec une mimique favorable nous signifiant que nous avions bien de la chance de regarder son JT sur sa chaîne car on y entendait des acteurs à peine sortis de leur œuf (ou des cours pour ceux qui en suivent) nous éclairer pertinemment sur comment va le monde. Comment ? Ah ! En plus vous envisagez de vous lancer dans la chanson et pourquoi pas dans la réalisation d’un premier film. Oh ! Lala ! Que d’activités en perspectives, nous ne manquerons pas de vous inviter sur notre plateau à ces occasions.
Pour peu que l’acteur/actrice soit américain, alors là c’est l’apothéose puisqu’il s’agit bien évidemment d’une star. Tapis rouge et champagne en coulisses, sur le plateau du JT l’oreillette du traducteur dans le conduit, les courts blancs entre la fin de l’énoncé de la question et le début de la réponse, créent ce léger décalage de temps qui va donner tout son poids à la parole devenue divine de l’interviewé. Sourires mielleux et admiratifs, parfois cajoleurs selon la personnalité du journaliste, baignent la star dans cette aura d’intouchabilité qui doit nous la rendre inaccessible.
Ebahis et pourquoi pas subjugués par ces extraits de nouveaux films, admiratifs devant ces charmeurs/charmeuses venus nous délivrer la bonne parole jusque dans nos intérieurs, à l’heure intime de la soupe du soir, tels des zombies de ces films d’horreur des années soixante-dix, nous nous dirigerons en files indiennes et disciplinées vers les guichets des complexes cinématographiques, nous gorger de ces pellicules tant vantées ici et là.
Pour le Box Office, contrat rempli, le public est venu en masse, d’ailleurs les chiffres le prouvent, les voilà. La semaine prochaine les JT de 20h nous les communiqueront, non pas tant pour information, mais comme preuve qu’ayant invité l’acteur du film sur leur plateau ils avaient fait le bon choix, nouvelle preuve encore que leur chaîne est très calée en cinéma. La preuve par neuf. Selon eux.
Moi, ce que j’aimerais savoir et si ça existe déjà qu’on en parle plus, c’est le taux de satisfaction du public quand il ressort des salles. Aller voir un film ne prouve nullement qu’il soit bon, seul l’usage et ici le visionnage, pourrait être un indice sérieux.
07:00 Publié dans Films | Tags : cinéma, box office, films, journalistes, acteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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