Votre identité en photo

Avez-vous regardé récemment la photo qui orne votre carte d’identité ? Pas de surprise ou de révélation imprévue bien entendu, il s’agit bien de votre visage aucun doute, mais pourquoi ce visage sévère ou morne ?

Carte d’identité, le mot claque fort, lourd de sens, c’est le document qui vous représente et vous identifie officiellement. Pour cette pièce administrative qui peut être de la plus haute importance parfois, vous n’avez pas pu vous montrer sous votre meilleur jour. Vous qui êtes du genre rigolo toujours prêt à blaguer, vous qui êtes souriante en toute circonstance, sur cette photo censée vous personnifier, vous avez un visage anonyme pour ainsi dire. Un comble !

Je sais, ce n’est pas de votre faute, si ça n’avait tenu qu’à vous un large sourire en banane barrerait votre portrait, clamant haut et fort « je suis quelqu’un d’heureux ! ». Mais l’administration n’a que faire de vos états d’âme, imaginez leurs fichiers pleins de bouilles rigolardes et épanouies, est-ce que ça ferait sérieux, je vous le demande. Non je ne vous demande rien, je sais !

Je sais que lorsque vous avez fait faire vos papiers vous avez dû respecter le règlement, c'est-à-dire suivre les consignes strictes édictées parla loi. Laphoto devait respecter un certain format, le fond devait être uni, le portrait ne devait pas être contrasté, vous deviez être tête nue, les yeux devaient être ouverts etc. que des trucs chiants, tout le contraire de ce qu’on imagine être une photo. Tout le monde sur le même modèle, comme sorti d’un même moule pour respecter les règles de l’anthropométrie.

Du coup cette fameuse photo vous l’avez complètement oubliée, bien que dans votre portefeuille et sur vous en permanence vous ne vous souvenez plus très bien de la tronche que vous y avez. J’en vois qui mettent la main à la poche pour aller vérifier mes assertions ! Ah ! Ah ! Ah !

Heureusement, il y a FaceBook et tous nos appareils modernes, sur lesquels on peut se montrer avec la gueule qui nous plaît, quitte à nous réinventer pour les besoins de la cause. Les cartes d’identité nous montrent tels que nous sommes et nous figent, FaceBook tels que nous voulons être à un instant donné. Je ne sais pas si c’est mieux, en tout cas c’est plus amusant.