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03/09/2011

Il y a comme un bruit de fond

Vous l’avez constaté, ou peut-être ne l’avez-vous pas remarqué au contraire, tant on s’habitue si vite aux conditions de notre environnement. On ne peut plus entrer dans un café sans qu’il n’y ait une télé à écran plat diffusant, soit des clips musicaux, soit des informations en continu que personne n’écoute mais qui constituent un bruit de fond permanent.

Les cafés ne sont qu’un exemple entre mille, il en est de même dans les centres commerciaux qui diffusent de la musique dans les allées, indépendamment de chaque boutique qui elle-même propose son propre environnement musical destiné à cibler sa clientèle potentielle. A chaque pas-de-porte, l’oreille est agressée par du rap ici, du funk là, du rap encore, en une cacophonie générale devenue notre mode de vie quotidien.

« Musique d’aéroport », « musique d’ascenseur », il fut un temps pas si lointain où ces termes à forte connotation péjorative faisaient ricaner, aujourd’hui on n’y prête même plus attention, on s’en délecte presque car cette musak est devenue le substrat dans lequel nous croyons puiser un confort. Liquide amniotique pour l’homme moderne, la musique a envahi les lieux publics et notre vie de tous les jours qu’on le veuille ou non.   

La nature a horreur du vide dit-on, le silence est devenu le pire compagnon de l’homme, un vide abyssal effrayant qui renvoie à la mort et à nos « moi » désespérément creux. Le tête-à-tête avec soi-même est invivable, nous sommes incapables de nous supporter nous-même et le silence est le miroir de notre grand vide intérieur.

Dans les villes de grande solitude, comme chantait l’autre, la musique nous accompagne en permanence pour que nous ne soyons plus jamais seuls. La musique adoucit les mœurs, bientôt en lieu et place des caméras vidéo de surveillance qui fleurissent un peu partout dans nos rues, des haut-parleurs diffuseront une douce musique particulièrement choisie en fonction de l’impact de ses vibrations sur les ondes de notre cerveau afin de prévenir les violences et incivilités.

Le ramdam général d’aujourd’hui n’est qu’un prélude au monde parfait de demain ?    

 

 

 

 

 

 

 

07:00 Publié dans Echos du monde | Tags : solitude, musique, bruit | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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