14/09/2011
Le criquet
Ces insectes orthoptères diurnes préfèrent le temps ensoleillé. La plupart sont brunâtres ou verdâtres, avec des marques aux motifs variés. Les antennes courtes et le pronotum (face dorsale du premier segment du thorax) en forme de selle sont caractéristiques.
Les pattes postérieures sont très développées pour le saut. Les grandes ailes postérieures sont repliées sous les antérieures, plus étroites et coriaces. Quelques espèces ont des ailes réduites. Souvent, les ailes postérieures, brillamment colorées, sont dévoilées pour effrayer les prédateurs. Les mâles, en général plus petits que les femelles, chantent en frottant les fémurs postérieurs (« peigne stridulatoire ») contre la côte renflée des ailes antérieures (tegmen).
Jean-Henri Fabre a étudié les criquets, voici un extrait de ses réflexions sur leur chant, tiré de ses Souvenirs Entomologiques :
« Considérons un Criquet au repos, dans la béatitude de la digestion et du plein soleil. À brusques coups d’archet, trois et quatre fois répétés et espacés de repos, il chante son couplet. De ses grosses cuisses postérieures, tantôt l’une, tantôt l’autre, tantôt les deux à la fois, il se racle les flancs. Bien maigre résultat, si ténu que je suis obligé de recourir à l’oreille de petit Paul pour m’assurer qu’en effet il y a bruit. Cela ressemble au cri d’une pointe d’aiguille promenée sur une feuille de papier. Voilà toute la chanson, si voisine du silence. On ne peut attendre mieux d’un instrument aussi rudimentaire. Ici rien de pareil à ce que nous ont montré les Locustiens : pas d’archet dentelé, pas de membrane vibrante, tendue en tympanon. Portons, par exemple, notre attention sur le Criquet d’Italie (Caloptenus Italicus, Lin.), dont les autres stridulateurs acridiens répètent l’appareil sonore. Les cuisses postérieures sont configurées en carène en dessus et en dessous. Chaque face porte de plus deux fortes nervures longitudinales. Entre ces maîtresses pièces s’échelonnent, de part et d’autre, une série de petites nervures en chevron, et le tout est aussi saillant, aussi nettement accentué de ce côté-ci, la face externe, que de ce côté là, la face interne. Et, chose qui m’étonne encore plus que cette parité des deux faces, toutes ces nervures sont lisses. Enfin le bord inférieur des élytres, bord que frictionnent les cuisses faisant office d’archet, n’a rien de spécial non plus. On y voit, comme d’ailleurs sur le reste de la nappe élytrale, des nervures robustes, mais sans aspérité de râpes, sans denticulation aucune. Que peut produire ce naïf essai d’appareil sonore ? Tout juste ce que donne une membrane aride frôlée. Et pour ce rien, en vives saccades, l’insecte hausse et baisse ses gigues, satisfait du résultat. Il se frotte les flancs à peu près comme nous nous frictionnons les mains l’une sur l’autre en un moment de satisfaction, sans dessein d’obtenir un son. C’est sa manière à lui d’exprimer sa joie de vivre. Examinons-le lorsque le ciel est à demi nuageux et le soleil intermittent. Une éclaircie se fait. Aussitôt les cuisses raclent, plus activement à mesure que le soleil est plus chaud. Les couplets sont très courts, mais ils se renouvellent tant que l’insolation persiste. L’ombre revient. À l’instant le chant cesse, pour reprendre à la prochaine éclaircie, toujours par brèves saccades. Il n’y a pas à s’y méprendre : c’est ici, chez ces passionnés de lumière, simple expression de bien-être. Quand le jabot est plein et le soleil caressant, le Criquet a ses allégresses. »
Doué pour le mimétisme, le criquet est difficile à photographier pour un amateur tel que moi, tant les couleurs du corps de l’insectes se confondent avec le milieu où il évolue. Les quelques photos ci-dessous, montrent différents types de criquets :
07:00 Publié dans Insectes | Tags : insectes, criquets, entomologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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