15/11/2011
Intouchables film de Toledano et Nakache
Je n’avais jamais vu autant de monde pour un film dans mon cinéma de banlieue, il s’en est fallu de peu que je ne puisse entrer à la séance, quant à la sortie, je ne vous en parle pas, entre ceux qui entraient et ceux qui tentaient de s’extraire de la foule, si l’ambiance n’avait pas été amicale et bon enfant, je crois que j’aurais évoqué le mot « émeute » !
Donc inutile de vous faire un dessin, ou vouloir jouer les découvreurs de pépites, je crois que la France entière est déjà au courant, Intouchables est un film extraordinaire. A cette heure, il doit y avoir deux camps, ceux qui ont pu voir le film et ceux qui n’en ont pas encore eu le temps, je ne vois pas d’autres possibilités.
Réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache, le film est adapté d’un bouquin racontant une histoire véridique. Un tétraplégique aristocrate et fortuné (François Cluzet) engage un homme de compagnie, chargé de le laver, l’habiller, lui donner ses repas à la cuillère, le sortir, bref de l’accompagner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le boulot est contraignant, les postulants défilent, jusqu’au jour où Driss (Omar Sy) un jeune de banlieue tout juste sorti de prison, se présente, un peu contre son gré, pour le job. Il est engagé.
Le film nous raconte cette improbable cohabitation entre ces deux hommes aux parcours diamétralement opposés, le blanc riche et cultivé mais handicapé, le Black de banlieue sans culture apparente. Petit à petit, les caractères vont se révéler, l’homme paralysé n’a que faire de la pitié et de la compassion qu’on veut lui donner, il veut vivre. L’autre, n’est pas le voyou qu’on voudrait qu’il soit, pragmatique (pour reprendre un terme du film) et plein de bon sens, souriant et aimable, habité par un bon fond. Les deux hommes vont finir par se prendre d’une amitié indéfectible et former un tandem d’enfer !
Tout l’intérêt de l’histoire, réalité-bouquin-film, repose sur le caractère de ces deux hommes. Le paralysé qui n’accepte pas d’être traité comme un handicapé et qui veut vivre « normalement » sa vie, même si elle doit être adaptée à sa condition et son ombre, cet homme jeune et fort, plein d’une vitalité et d’une joie simple, qui entre dans l’esprit du « malade » et le poussera à aller plus loin encore dans ses rêves.
Tout est absolument parfait dans ce film. Il vous donne une patate et une énergie extraordinaire, on rit énormément, les gags ou les situations sont merveilleusement amusants et sains, aucune lourdeur dans l’humour ; bien entendu il y a aussi des passages émouvants. Tout est fin, sans pathos excessif ou situations appuyées comme pour vous montrer que c’est là qu’il faut rire, ou ici qu’il faut avoir l’œil humide. Et les acteurs, tous les rôles sont parfaits, François Cluzet est excellent (mais faut-il le dire ?), pour moi la révélation c’est Omar Sy. Je le connaissais vaguement pour sa rubrique au Grand Journal sur Canal+, et ça ne m’intéressait pas beaucoup, mais dans ce film il crève littéralement l’écran. Son personnage bourré de bonne humeur et d’énergie est l’élément clé du succès du film.
Si vous faites partie de la seconde catégorie de spectateurs (voir l’introduction de ce billet), je vous confirme que vous ne regretterez pas le prix de votre billet de cinéma. En tout cas, à tous, présentez vous de bonne heure devant votre salle préférée, Intouchables fait un carton et il le mérite amplement.
Intouchables film de Olivier Nakache et Eric Toledano – durée 1h52 – avec François Cluzet – Omar Sy – Anne Le Ny – Audrey Fleurot
07:00 Publié dans Films | Tags : cinéma, intouchables, françois cluzet, omar sy | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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