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08/03/2012

Règles de vie

Sont-ce des habitudes devenues des règles de vie, ou des règles de vie qui me sont devenues habituelles, j’opterais pour la seconde hypothèse.

Prenons la télévision par exemple, il est rare que je ne l’allume pas chaque jour, même si ce n’est que pour quelques minutes le temps de voir en images sur une chaîne d’informations en continue, un évènement dont une radio vient de parler.

Pour autant je ne la regarde jamais en journée. Allumer mon poste avant dix-huit heures – je ne suis pas strict sur l’horaire, c’est pour vous donner une idée – m’est impossible. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être que j’associe le fait de regarder la télé en plein jour, à la maladie ou à la vieillesse. Seuls les malades et les gens très âgés sont devant leur écran en milieu d’après-midi. Déjà qu’allumer le poste ressemble fort à une défaite, une défaite de l’esprit qui n’a pas trouvé d’autre substitut pour supporter sa solitude, ou bien une preuve évidente qu’on n’a pas trouvé une autre activité pour s’occuper. Alors si j’allumais la petite lucarne en journée, ce serait comme rendre les armes avant l’heure, la reddition sans combat, l’humiliation en somme.

Bien entendu il y a des cas exceptionnels, règles de vie n’est pas obligatoirement ascèse. Si la télé diffuse un match de rugby le samedi après-midi, ou si un évènement extraordinaire se déroule à ces heures, comme ce fût le cas lors des attentats du 11 septembre 2001, je n’hésite pas à enfreindre mes propres lois, je me cale dans mon fauteuil et je bouffe de la télé tant et plus.

Donc je ne regarde pas la télévision durant la journée, par contre inversement, je la regarde toujours le dimanche soir. Si en semaine, le programme du soir ne m’intéresse pas, j’éteins le poste pour faire autre chose sans remords. Mais le dimanche soir, je suis incapable de faire quoique ce soit d’autre que regarder une émission à a télé. Cela relève du rite et je pense que son origine remonte à mes années scolaires puis professionnelles. Le dimanche soir, dernières heures terminant le week-end, ces deux jours de bonheur loin des contraintes imposées par les autres, par les obligations de la vie, toute cette merde qui me gâchait la vie. Le dimanche soir, déjà la sourde angoisse qui annonce la semaine de boulot qui va reprendre, alors dans ces moments-là, la télévision est un remède qui en vaut bien d’autres, un bon film ou une série – et les chaînes ont tout prévu comme par hasard – l’esprit se prend aux intrigues même les moins finaudes, et éloigne le blues du dimanche soir.

La télévision c’est une profession pour ceux qui la font, mais c’est presque un métier pour ceux qui la regardent.   

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