Faites du bruit

C’est aujourd’hui le trentième anniversaire de la Fête de la Musique qui se déroule désormais dans une centaine de pays. Imaginée dès 1976 par un musicien américain qui travaillait pour Radio France, l’idée est adaptée par Maurice Fleuret (compositeur, journaliste et organisateur de festivals de musique contemporaine en France, décédé en 1990) et mise en place après l’élection présidentielle de 1981, par Jack Lang alors ministre de la Culture. La première édition a lieu le 21 juin 1982.

Depuis, tous les ans le 21 juin, sortent dans les rues tous les flûtiaux, tambours, guimbardes et autres instruments pour se répandre sur les places ou dans les bars de tous les quartiers de chaque ville. Les manifestations sont de toute ampleur, scènes professionnelles dans les grandes métropoles, concerts intimes dans des églises, gratouillements de guitares dans les bars ou bien notes de harpe distillées dans un couloir de métro.

Il y en a pour tous les goûts et tous les âges, du rock à la musique sacrée, chacun est sensé y trouver son bonheur. Et c’est très bien. C’est très bien pour ceux qui aiment ça, car pour les autres c’est beaucoup moins plaisant quand les manifestations se déroulent en plein air. Je suis bien placé pour en parler.

J’aime la musique en général et le rock en particulier. Chaque année, un groupe s’installe sur le parking du centre commercial à côté de chez moi, jamais les mêmes mais toujours des amateurs bien entendu. Je passe sur le niveau musical des prestations, ce n’est pas le propos et ce genre de tremplin est justement destiné à améliorer la qualité des groupes. Le problème, disons plutôt le souci, est ailleurs.

Soit vous assistez au concert et tout va bien, soit vous êtes resté chez vous pour vous livrer à une autre occupation et là c’est beaucoup moins fun ! Entendre (à l’insu de son plein gré) et non pas écouter (par une volonté délibérée), toute la différence est là, le ramdam des fréquences basses jusque tard dans la soirée, c’est franchement pénible.

Donc le soir de la Fête de la Musique, vous avez tout intérêt à participer sinon vous morflez, à moins que vous n’habitiez un trou perdu où personne n’a même un tambourin ou un ocarina pour organiser une veillée musicale. Remarquez que pour ce soir j’ai bon espoir, la météo en région parisienne paraît exécrable, la pluie d’orage devrait rafraîchir les ardeurs et faire plier le matos électronique plus vite que prévu. 

Ca ressemble comme deux gouttes d’eau – c’est le cas de le dire – à un billet de monsieur Ronchon, mais en fait je trouve très bien cette idée de Fête de la Musique, si cela donne de la joie et du plaisir à la majorité, tant mieux. Et puis quand les gens font de la musique, ils ne font pas de conneries, c’est toujours cela de pris.