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07/07/2012

Bruce Springsteen à Bercy

120707 Bruce Springsteen .jpgLe Boss était à Paris pour deux jours, mercredi et jeudi. Je ne l’avais plus revu depuis cinq ans, alors quand les billets furent mis en vente en décembre dernier, ma carte bleue dut cracher au bassinet et depuis j’attendais le moment avec impatience. C’est ainsi que les deux vieux gars reprirent le chemin vers Bercy en ce jeudi soir de juillet.

Comme souvent c’est l’attente qui est excitante. Le trajet par la ligne de métro automatique, les wagons qui se remplissent à chaque station de spectateurs pour le concert. Sans qu’il soit nécessaire qu’ils le braillent ou n’affichent un t-shirt approprié, on devine par une sorte de courant d’énergie positive, que cette foule qui grossit lentement, tend vers un but commun. Je n’ai pas encore émergé du sous-sol parisien que déjà je me sens happé par le show du soir. Alors, je n’ai plus soixante ans, je retrouve mes vingt ans, le bain de jouvence miraculeux fait toujours son effet.

Après une halte ou café du coin pour une mousse réconfortante dans la bousculade amicale autour du comptoir pris d’assaut, les deux gars se décident à entrer dans la salle, longue procession de chenilles ayant hâte de faire leur cocon au cœur du POPB. L’attente va alors commencer, c’est l’instant où l’on s’échange tous les potins sur la tournée du Boss. Après le Tour US de mars à mai, Springsteen a entamé sa tournée européenne à Séville en mai, puis il est revenu en Espagne pour donner à Madrid (17 juin) un concert de 4h ! L’un de ses plus longs jamais donné, et pourtant le bougre n’est pas avare d’efforts quand il est en scène. Le 19 il était à Montpellier et mercredi soir, le 4 juillet, pour son premier concert à Paris, profitant de la date historique pour l’Américain, il a joué Independence Day, une première sur cette tournée. Quand on meuble l’attente, le petit jeu consiste à deviner la set-list à venir ou bien quel invité surprise pourrait monter sur scène.  

Les gradins et le parterre se remplissent, les vendeurs de programmes agitent leurs fascicules, les téléphones portables grésillent pour crier aux amis qu’on y est et qu’on est peiné pour eux qu’ils n’aient pas eu de billets, des bras s’agitent pour attirer l’attention d’une connaissance repérée dansla foule. Lamusique de fond distille des airs connus, l’heure approche, je m’impatiente car l’heure tourne et le retard pris au départ me condamne à ne certainement pas pouvoir rester jusqu’à la fin si je ne veux pas rater le dernier train me ramenant chez moi, aux abords de la scène des mouvements divers et furtifs trahissent l’imminence de l’instant. Et puis le concert débute.

On peut être fan et garder un fond d’objectivité. La sono était globalement mal réglée et surtout, le son était beaucoup trop fort. Durant de longs passages on se serait crû près du pas de tir de Cap Canaveral, à l’instant où une fusée Titan se prépare à décoller. Bruce Springsteen et sa PME de seize employés occupent toute la scène qui semble maigrelette, cernée de spectateurs puisque même derrière elle, les gradins sont occupés. Le Boss règne sur sa petite entreprise avec bienveillance mais il s’est donné une mission ( ?), ranimer le secteur sidérurgique et ce soir à Bercy ça fonctionne, du tonnerre de dieu ! Max Weinberg le batteur, forgeronne comme un beau diable copieusement épaulé par la basse de Gary Tallent et l’orgue qui ronfle comme un haut-fourneau. Les feux sont poussés à fond, tout Bercy enflammé par le volume sonore et l’énergie dégagée par les musiciens qui se répercute dans le public, devient le creuset d’une fusion qui risque à tout moment d’envoyer, comme un pet furieux, le POPB en orbite autour de la Terre.

De ce maelström de lave en fusion, on retiendra un Downbound Train à la mélodie toujours aussi émouvante, un Candy’s Room avec un solo de guitare comme une déchirure hallucinée de Nils Lofgren en mode derviche tourneur, She’s The One et l’harmonica de Bruce, Working On The Highway avec Bruce empruntant un chapeau de cow-boy en paille à une spectatrice, Waitin’ On A Sunny Day et son habituel passage « Ecole des fans » quand une gamine montée sur scène vient chanter avec le maître des lieux. Durant l’Apollo medley, Bruce descend dans la foule et celle-ci le ramène du centre de la salle sur la scène, en le portant à bout de bras, tandis qu’il continue à chanter. Il est temps de faire une pause syndicale, le Boss reste seul au piano pour une poignante version de For You.

Quand les rappels commencent, il est alors presque minuit, je sais que je vais devoir partir avant la fin, We Are Alive, Thunder Road et aux premiers accords de Born To Run, je prends la fuite vers mon métro pour attraper au vol le dernier convoi partant de la gare Saint-Lazare pour ma banlieue lointaine. A cet instant je ne pense plus à la qualité du son laissant à désirer, je ne me souviens que de l’énergie incroyable dégagée par Bruce Springsteen et son E Street Band qui joueront durant 3h30 encore ce soir, la puissance de ses chansons, la joie visible et palpable ressentie par tout le public. Et j’aurai beaucoup de mal à m’endormir…      

 

La set-list complète :

The Ties That Bind - No Surrender - Two Hearts - Downbound Train - Candy's Room - Something in the Night - We Take Care of Our Own - Wrecking Ball - Death to My Hometown - My City of Ruins - Spirit in the Night - Incident on 57th Street - Because the Night - She's the One - Working on the Highway - I'm Goin' Down - Easy Money - Waitin' on a Sunny Day - Apollo Medley - For You - Racing in the Street - The Rising - Out in the Street -Land of Hope and Dreams

Rappels : We Are Alive -Thunder Road- Born to Run - Glory Days - Seven Nights to Rock - Dancing in the Dark -Tenth Avenue Freeze-out

 

 

07:00 Publié dans Musique | Tags : rock, bruce springsteen | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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