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10/08/2012

Toto petit reporter

Les Jeux Olympiques battent leur plein et vont se clore ce week-end. Si la première semaine fut favorable à nos sportifs, la seconde s’achève dans la douleur et le rythme des médailles engrangées s’essouffle. Voilà pour les faits avérés.

De leur côté les journalistes sportifs continuent à s’époumoner dès qu’un Bleu est engagé dans une compétition. Journalistes des télévisions, mais j’écoute aussi la radio et je consulte Internet, tous s’emballent quand un maillot siglé France est sur le terrain. J’ai suivi de nombreuses épreuves sur France Télévisions et à cette heure, je suis excédé par les commentaires optimistes à l’excès pour ne pas dire chauvins, qui accompagnent nos sportifs.

Avant chaque compétition, on nous les présente comme de potentiels médaillés avec un enthousiasme épuisant, puis quand les jeux sont faits sans podium au bout, on nous explique que finalement ils ne pouvaient pas faire mieux et que c’est déjà très bien qu’ils aient réalisé ce résultat. A quoi ça rime ?

Il n’y a aucun déshonneur a ne pas être médaillé, l’essentiel étant de donner le meilleur de soi-même le jour des épreuves et de s’être préparé sérieusement. C’est tout ce que je demande à nos athlètes. Que le public applaudisse et encourage ses représentants, même ceux qui n’ont aucune chance de médaille, c’est normal et louable (même le dernier arrivé en bave, souvent plus que le premier d’ailleurs !), mais le journaliste sportif doit-il s’associer à ce tintamarre ?

En fait il ne s’y associe pas, c’est lui qui le créé car sa parole par médias interposés à plus de poids et fait plus de bruit que celle du supporter de base. Devant nos télés nous écoutons les commentaires des « spécialistes » et convaincus par leur culture sportive qui nous enfume, nous nous laissons griser par l’euphorie et l’enthousiasme communicatif induit par leurs propos optimistes pour nos couleurs. D’ailleurs, je suis quasi certain qu’eux-mêmes s’écoutent parler et s’auto-enthousiasment sans s’en rendre compte ! Un travers des bavards professionnels.

Quand on consulte Wikipédia à la rubrique « journaliste » on peut lire et ne l’oublions jamais : « Les faits qu'un journaliste rapporte au public sont porteurs de sens, par exemple dans le domaine de la politique, de l'économie ou de la culture. Cela confère un pouvoir aux journalistes (dont la profession est souvent qualifiée de quatrième pouvoir, par allusion aux trois pouvoirs constitutionnels) dans le processus de la formation de l'opinion publique et dans l'influence que la révélation de ces faits peut avoir dans les prises de position de ce public. »

Journalistes, votre approche chauvine des compétitions a un revers pervers. A vouloir à tout prix, nous faire croire que chacun de nos compatriotes sportifs engagés dans une épreuve a une chance de médaille, quand la breloque n’est pas acquise, le public se sent frustré et en rejette la faute sur l’athlète. Or ce n’est pas toujours de sa faute. Attention, de ce mouvement de rejet, aux propos qui en découlent « Nos sportifs sont nuls ! », il n’y a qu’un pas trop vite franchi.

Alors s’il vous plaît, messieurs les journalistes, sachez modérer vos discours et garder un minimum d’objectivité dans vos analyses. C’est le moins qu’on puisse demander à un vrai journaliste et tout le monde y gagnera.

C’est vrai, quoi, ça m’énerve !

 

 

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