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05/02/2013

Au pied de mon arbre je vivais heureux

Le fameux philosophe grec Platon, disciple de Socrate et maître d’Aristote, qui vécut entre 429 et 347 avant J.C. (approximativement car les dates ne sont pas certaines) revient dans l’actualité, rubrique faits divers, suite à un incident triste à tous égards.

Après un séjour à Syracuse où il déplut au tyran, Platon revient finalement à Athènes et y fonde vers -387, dans un parc situés au nord-ouest de la ville, une école nommée « l'Académie », selon le modèle des pythagoriciens. Il s’agit de la première école de philosophie dont l'existence soit historiquement incontestable. Il y enseigna pendant quarante ans.

On y poursuivait des recherches scientifiques car l'enseignement des sciences exactes y préparait à l'étude de la philosophie, considérée en elle-même et dans ses applications, à la politique. Des philosophes illustres en sont issus. Le rayonnement de l'Académie est considérable et on vient de tout le monde grec y acquérir une philosophie dont le but avoué est politique, établir la justice. L'école a subsisté pendant neuf siècles, jusqu'au règne de l'empereur byzantin Justinien, qui y mit un terme en 529.

Il ne semble pas que le dialogue socratique y soit la seule méthode d'enseignement en vigueur, le recours au livre n'est pas exclu comme en témoigne l'existence d'écrits de Platon lui-même, ni l'exposé continu, comme c'est le cas des doctrines non écrites de Platon qu'Aristote a transmises. L'Académie est dotée d'un statut juridique propre, dispose de logements destinés aux élèves et, en plus des salles de cours, d'un muséum où sont conservés livres et objets scientifiques. Les bases de nos futurs campus universitaires modernes sont déjà posées.

130205 Au pied de mon arbre.jpgUne mosaïque retrouvée à Pompéi montre Platon, assis sous son arbre à l’Académie, discourant avec ses disciples. Et c’est là, que l’actualité récente revient dans le jeu par le biais de ce « fameux » arbre. En 1975, un bus avait heurté l’arbre et le tronc transféré à la Faculté de géologie d’Athènes. Or, il y a quelques semaines à peine, des habitants du quartier ont coupé ses racines qui avaient repoussé, pour en faire du bois de chauffage. C’est ainsi que l’olivier millénaire qui avait connu Platon, est parti en fumée. Conséquence de la grave crise qui appauvrit les Grecs chaque jour d’avantage et les pousse à couper les arbres de la capitale, pour pouvoir se chauffer.

Un philosophe y trouverait matière pour en tirer une morale, moi je n’ai que ces quelques lignes d’une chanson de Georges Brassens, « Auprès de mon arbre / Je vivais heureux / J’aurais jamais dû / Le quitter des yeux. »

 

 

 

 

 

07:03 Publié dans Echos du monde | Tags : platon, grèce, oliviers | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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