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13/09/2013

Vendredi 13

Il est possible que vous n’ayez pas noté que mercredi nous étions le 11 septembre, date noire s’il en est, à moins que vous ne vous en fichiez royalement ce qui est votre droit le plus absolu. Par contre je suis certain qu’aujourd’hui vendredi 13 vous avez tiqué.

Peut-être ne fut-ce qu’un ricanement, peut-être fut-ce une sainte frousse en regardant le calendrier, mais ne mentez pas, pas à moi, ce vendredi 13 n’a pas le même goût que le jeudi 12 ou le samedi 14,  même s’il ne vous turlupine pas plus que cela.

Ceux qui tiennent cet assemblage de jour et de nombre comme un signe satanique, vont serrer les fesses jusqu’à ce soir. Ne sortant de chez eux que contraints et forcés, rasant les murs pour se faire les plus discrets possible. D’autres y verront un jour porte-bonheur où tous les espoirs sont permis. Ceux-là vont filer au Tabac jouer une grille de Loto ou acheter un jeu à gratter afin d’offrir à la chance une occasion de se manifester puisque c’est aujourd’hui qu’elle est sensée montrer le bout de son nez et prouver son existence.

Comme vous le voyez, cette date unique inspire soit la joie soit la peur. Qu’elle soit synonyme de l’une ou de l’autre, pourquoi pas, mais des deux à la fois voilà qui ne manque pas d’être étrange. A moins qu’un sentiment ait été à l’origine du second. Je m’explique.

Supposons que l’origine de la superstition remonte à la croyance qui voudrait que ce soit un vendredi 13 que selon l'évangile attribué à Jean et les sources hébraïques a été crucifié Jésus de Nazareth. Ce seraient engouffrés dans cette brèche tous les esprits simples, qui n’ont jamais manqué, en quête de repères excusant ou motivant leurs actions irréfléchies et débiles, au moins pour cette date.

Devant ce flot, il y a fort à parier que certains se sont révoltés. Soit par convictions pures, soit pour le simple plaisir de faire chier les autres en les contrariant. Aujourd’hui encore, dès que l’un crie Blanc, un autre hurle Noir, chacun avance ses arguments, chacun se crée des adhérents à sa cause et les extrêmes cohabitent autour d’un même sujet.

Pour en revenir à notre vendredi 13, pour contredire les partisans de la scoumoune, un groupe opposé s’est certainement mis en branle « pour éveiller les consciences ». Lentement mais sûrement, les deux camps ont vu leurs troupes grossir et comme ni l’un, ni l’autre, ne peut prouver qu’il a raison, il est raisonnable de penser que les deux courants vont subsister encore longtemps.    

Restent les abstentionnistes, le cul entre deux chaises, attendant de voir de quelle côté va pencher définitivement la balance, pour se prononcer. Pour ma part j’ai choisi mon camp. Opter pour le jour noir, c’est se pourrir la vie qui n’a pas besoin de ce signe supplémentaire ; penser que tout cela relève de la connerie pure et simple, est intellectuellement valorisant mais sans plus ; par contre, faire comme si le vendredi 13 allait porter chance, c’est s’offrir une journée d’optimisme pour pas cher. Quand on sait le prix d’une telle denrée de nos jours, une occasion à ne pas manquer.     

07:03 Publié dans Echos du monde | Tags : vendredi 13 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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