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02/04/2014

Wilko Johnson & Roger Daltrey : Going Back Home

140402 Wilko.jpgPeut-on dissocier Wilko Johnson de Dr Feelgood ? Je ne reviendrais pas sur l’historique du groupe Dr Feelgood qui nous régala de son pub-rock hargneux entre 1975 et 1994, date du décès de son chanteur Lee Brilleaux. En fait le groupe était mort depuis le départ de son guitariste, Wilko Johnson en 1977 après trois albums et un disque live (Down By The Jetty, Malpractice, Stupidity et Sneakin’ Suspicion) qui sont des incontournables dans une discothèque qui se veut respectable. 

Ensuite il y aura les Solid Senders (1978) et un passage au sein des Blockheads de Ian Dury (1980) avant qu’il ne s’engage dans une carrière en solo. Qui n’a jamais vu sur scène le guitariste, mitrailler son public à coup d’accords rythmiques monstrueux tirés de sa Fender Télécaster, n’a rien vu. Le regard halluciné, parcourant la scène à grands pas raides dans ses costards étriqués, Wilko Johnson, sorte de Frankeinstein rock’n roll, vous laissait des souvenirs pour la vie.

Ce sont ces souvenirs qu’il va nous falloir garder bien chaud, car Wilko est en phase terminale d’un cancer du pancréas et refusant la chimiothérapie, il préfère consacrer ses dernières forces dans un baroud d’honneur tonitruant dont ce CD risque d’être le dernier témoignage.

L’album Going Back Home qui vient de paraître, a été enregistré avec la complicité de Roger Daltrey au chant, puisque les Who sont au repos, Norman Watt-Ray (basse) et Dylan Howe (batterie) anciens Blockheads, Mick Talbot aux claviers et Steve Weston à l’harmonica. Onze titres et trente-quatre minutes de bonheur intense. Dix morceaux sont sortis du passé du guitariste, écrits pour Dr Feelgood ou les Solid Senders, le onzième étant une reprise de Dylan, Can You Please Crawl Out Your Window, qu’il a souvent jouée sur scène.  

Le CD débute en fanfare avec le titre donnant son titre à l’album, tout le monde est sur le pont pour cette excellente entame. On enchaine avec Ice On The Motorway avec le même entrain puis c’est I Keep It To Myself et son harmonica juteux avant que ne retentisse Can You Please Crawl Out Your Window, un genre de classique qu’on se met à fredonner sans même y réfléchir.

Avec Turned 21 le groupe s’accorde une petite pause dans ce monde de brutes, comme un slow où Roger Daltrey se distingue. Le titre suivant, Keep On Loving You, est un Rythm’n Blues appuyé autant qu’excellent, servi par une superbe ligne de basse, du grand Daltrey et un solo de Wilko typique, de ceux où il tente de placer plus de notes que ne le permet le temps. Sur Some Kind Of Hero, tout le monde se dépense, même le clavier et avec Sneaking Suspicion on se régale du cisaillement de guitare. Keep It Out Of Sight met Daltrey en valeur ainsi que la rythmique d’enfer de Wilko, excellent titre encore. Les deux derniers morceaux, Everybody’s Carrying A gun et All Through The City, nous font regretter que le CD s’achève si vite.

J’avoue avoir eu un peu de mal à accepter la voix de Roger Daltrey au début, celle de Lee Brilleaux résonnant instinctivement dans mes oreilles et puis après plusieurs écoutes, j’y prends plaisir maintenant. Ah, j’oubliais, touche de classe, l’album a été enregistré chez Chess.

 

 

 

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