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19/06/2014

Du pain et des jeux

« Panem et circenses » constatait Juvénal, un Romain dégouté par la décadence de son époque. Du pain d’abord, du foot après, réclament de nombreux Brésiliens manifestant autour des stades où se déroule le Mondial. Du football, pour oublier un temps le monde branlant dans lequel nous vivons, suis-je tenté de penser.

Depuis que la Coupe du Monde de football a débuté, ma télévision ne connaît rien d’autre. Soit je regarde un match, soit je zappe sur des chaînes commentant les rencontres jouées ou celles à venir. Tous les autres programmes me sont devenus étrangers, à commencer par les émissions politiques ou les messes du 20h. J’écoute les informations à la radio, le matin au petit-déjeuner et en milieu de journée, à l’heure du goûter, pour ne pas être trop largué au cas où…

Mais là, pour l’instant, j’imagine un monde sans UMP et Bygmalion, sans grèves à la SNCF ou ailleurs, sans lynchage dans une cité des Poètes qui n’en a que le nom, sans Syrie, Ukraine ou Israël en ébullition, un monde de carte postale qui n’existe pas et qui n’a jamais existé. Une parenthèse comme une retraite salutaire pour m’aérer l’esprit, un nettoyage des écuries d’Augias à mon modeste niveau. Et ça fait du bien.

N’avoir pour seul souci que l’issue du match France/Suisse de demain soir, pouvoir m’émerveiller – un sentiment que je ne croyais plus connaitre – des arrêts du gardien Mexicain devant le Brésil mardi dernier. Je vis dans ma bulle, sachant très bien que les bulles finissent par crever ; pendant ce temps le monde tourne, comme il a tourné avant que je naisse et comme il continuera à tourner après que j’aie tiré ma révérence.   

Du pain et des jeux, constat amer certes, mais j’assume…   

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