L’ivresse du flocon

Le pictogramme bien connu signifiant neige vient de faire son apparition sur les cartes météo de la région parisienne. Rien d’affolant d’après les prévisionnistes mais c’est largement suffisant pour mon bonheur.

Tous les ans je guette cet instant, j’attends avec impatience qu’Evelyne Dhéliat ou Catherine Laborde nous annoncent sur un ton grave ou enjoué, selon le degré de la menace calculé par Météo France, que la neige pourrait tomber sur l’Île de France, « quelques flocons mêlés à la pluie mais qui ne devraient pas tenir sur les chaussées. » Qu’importe ! L’important c’est qu’il neige !

Je ne tiens pas à voir la région paralysée par les conditions climatiques désastreuses, les routes bordées de congères, les bagnoles versant dans les fossés, les camions en travers et les piétons les quatre fers en l’air. Quoique. Au JT de 20h ça nous fait toujours de bien belles images.

Non, moi ce que je veux, ce sont des flocons tourbillonnant dans l’air et qui me caressent les joues quand je sors, s’incrustant sur mon bonnet en laine et les épaules de mon manteau. Une fine pellicule immaculée déposée sur les pelouses autour de mon immeuble, un voile blanc sur les arbres cachant leur nudité pour en faire des spectres sympathiques. Rien de bien méchant en somme. Juste de quoi goûter à l’ivresse du flocon.