Comme un avion sans ailes

Mardi un Airbus A-320, reliant Barcelone à Düsseldorf s’est écrasé dans les Alpes faisant cent-cinquante morts. Ce n’est pas rien et je comprends le drame et l’émotion pour les parents, les amis et même éventuellement pour tous ceux qui veulent s’y associer.

Néanmoins, que la nouvelle soit à peine connue et que tous les médias nous bassinent toute la journée et plus avec ça, je trouve qu’il y a une exagération certaine. Que les chaines de télé d’information en continue garde l’antenne sans interruption sur ce sujet, passe encore puisqu’elles n’ont rien d’autre à faire et que je suis libre de ne pas les regarder. Mais que presque toutes les chaines ou émissions s’alignent sur ce même sujet, ça devient fastidieux.

Car ce mardi, toute la journée, tout le monde a discuté en ne sachant absolument rien des causes de l’accident ! C’est là que le délire atteint des limites insupportables. Nous voulons tous savoir ce qui s’est passé, les proches bien entendu et nous simples téléspectateurs, mais à ce point de l’enquête qui n’avait pour ainsi dire pas débuté ou si peu, donc ne pouvant encore donner aucune information fiable, jacasser sans fin touchait au ridicule.

Accident dû à une cause matérielle ou humaine, attentat, attaque de Martiens, tout est possible. A chaque accident on nous ressasse les mêmes discours avant même d’avoir des pistes sérieuses d’analyse. En sautant de chaine en chaine ou de radio en radio, les « spécialistes » sans se contredire finissaient néanmoins par dire tout et son contraire : l’avion descendait trop vite, l’avion ne descendait pas si vite compte tenu des circonstances, l’avion descendait un peu vite s’il était en approche d’un atterrissage mais moins vite que s’il était en catastrophe annoncée…. Il y en avait pour tous les goûts, chacun pouvait piocher à sa guise.

Que les JT et les bulletins d’information des radios fassent des points réguliers, c’est normal, mais tant que les boites noires ou des informations de première main ne seront pas divulguées et connues, gardez vos émissions spéciales pour plus tard et arrêtez de nous souler avec vos commentaires en roue libre basés sur aucun fait tangible.