02/09/2016
Réactivation de la sono
La canicule m’avait tué et la chaine hi-fi s’était tue, éteinte pour ne me laisser que le silence propice au repos légèrement rafraichissant. Maintenant que nous étions revenus à des températures acceptables – pour combien de temps ? – il me fallait rattraper le temps perdu. Car trois CD attendaient leur heure près de la platine.
Mick Ralphs Blues Band : If It Ain’t Broke
Mick Ralphs, c’est l’ancien guitariste de Mott The Hoople et de Bad Company, donc un vieux de la vieille. Dans ces conditions amateurs de musiques modernes ou originales, vous n’y trouverez pas votre compte. Par contre, si le blues/rock c’est votre truc, c’est la bonne adresse. Musique de bar pour écluser une bière avec des potes, sans s’attarder sur d’éventuelles prouesses instrumentales, mais juste pour le fun. Du Bad Co en mode pépère avec des giclées de guitare, rien n’est mauvais, rien n’est génial, un vieux blues pleurnichard (Same Old Blues) et un Goin’ Down pour clore le disque…. Comme dans le bon vieux temps ! Membres du groupe : Mick Ralphs, Jim Maving, Dicky Baldwin, Adam Barron. Damon Sawyer.
The Fabulous Thunderbirds : Strong Like That
Encore un groupe pas vraiment frais, la preuve il date des années 1970 ! Après quelques grandes années et d’excellents disques de blues rock là aussi, l’usure du temps, les changements de personnel, ne reste que la façade, comme ces immeubles haussmanniens à Paris, reconvertis en commerces divers et variés. Du premier jour, seul Kim Wilson (chant et harmonica) reste le lien historique. La formation présente est basique, outre Kim Wilson, une guitare, une batterie, une basse et un clavier et roulez petit bolide ! Ceci dit, ce n’est pas désagréable du tout, c’est même très agréable à écouter mais n’espérez pas y retrouver la fièvre et les tempos speedés d’alors, avec l’âge on s’assagit, on préfère les rythmes plus alanguis, on ne saute plus sur les tables, on tape du pied en mesure, calé dans son fauteuil… ce genre là. Restent quelques shuffles d’harmonica, rien d’ébouriffant, mais moi j’aime toujours ça et la voix du Kim chaude à souhait. Allez, c’est un bon disque.
Lucinda Williams : The Ghosts Of Highway 20
Enfin ce dernier disque qui pour moi est une grande découverte. Il était temps vous me direz, la dame est née en 1953 et tourne dans le circuit depuis le courant des années 70, mais dans mon esprit il s’agissait d’une chanteuse de country, point barre, un genre qui ne me touche pas vraiment. Pourtant, là je viens de me prendre une grosse claque ! C’est du rock, du blues, du folk, sans jamais qu’on puisse définir un seul morceau comme tel. La vraie tuerie, c’est sa voix et la tonalité des morceaux : envoûtant, serait le mot adéquat pour définir la musique de ce double CD. Bien qu’Américaine et Sudiste, il y a dans sa voix et sa manière d’interpréter les titres, des réminiscences de Marianne Faithfull ou de la Patti Smith étirant ses titres à l’envi sur scène (le dernier morceau dure plus de douze minutes !), du rauque et de l’émouvant. Le tout magnifiquement enrobé dans les solos de guitare magiques de subtilités aériennes de Bill Frisell. Pour vous donner une idée de la tonalité de l’album – qui n’est pas très gaie c’est vrai – la dame reprend le Factory de Bruce Springsteen… Excellente pioche, d’autant plus qu’il s’agit de ce genre de disque qu’il faut écouter très longtemps pour en apprécier toutes les finesses. Chouette !
05:00 Publié dans Musique | Tags : rock, blues | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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