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06/08/2011

Un an déjà

Un anniversaire qui passera inaperçu de tous mais qui compte beaucoup pour moi, il y a un an que j’ai cessé de travailler quittant le monde des actifs pour entrer dans celui des retraités.

Un an déjà ou un an seulement dont seuls quelques emails ou appels téléphoniques provenant d’anciens collègues m’ont rappelé ma vie antérieure. Aux uns et aux autres j’avais promis de passer les voir, aux uns et aux autres je l’avais dit avec sincérité, moi-même j’avais noté des dates hypothétiques dans mon agenda, pourtant je n’ai pas donné suite.

Pourquoi ? Parce qu’à la réflexion je n’en vois pas l’intérêt. Le mot n’est pas heureux, disons plutôt que ce serait retarder une situation écrite par avance. De mes années de labeur, seule une poignée de collègues m’importe. Une poignée donc une main, c'est-à-dire cinq doigts, pas plus même si je ne fais pas le compte exact. Mais, n’y en aurait-il qu’un pourquoi ne pas aller le voir ?

Parce que le décalage entre la vie active et celle du retraité est trop flagrant, on prend rendez-vous pour une date et une heure, mais quand on se pointe, un problème ou une réunion imprévue vient perturber le moment des retrouvailles, ou bien encore c’est le téléphone portable et les sms qui hachent la discussion, rappelant à l’un que son Entreprise est son maître et à l’autre qu’il vit désormais sur une autre planète.

Je le sais par expérience, quand d’anciens collègues venaient nous voir au bureau, à l’époque où je travaillais, le plaisir de les revoir était mêlé au désagrément de voir leurs bouilles réjouies de petits veinards interrompre les urgences de notre boulot. Si par surcroît nous n’étions pas « intimes », la conversation tournait court assez rapidement, l’un demandait à l’autre des nouvelles de sa famille qu’il ne connaissait pas, l’autre demandait à l’un des nouvelles d’une Entreprise qui n’avait plus rien à voir avec celle qu’il avait connue récemment mais si différente déjà aujourd’hui.

Tout va si vite, s’absenter quelques mois c’est retrouver un nouvel univers, alors quand on est parti pour toujours… Que peuvent se dire, la vache paisible dans son champ regardant le passager fébrile cramponné à son Iphone qui passe en trombe dans son TGV ?