13/02/2013
Bientôt dans vos assiettes
Les télévisions et magazines multiplient depuis quelques temps déjà, les reportages sur notre alimentation future, annonçant que nos estomacs doivent s’attendre à voir arriver des insectes dans nos bols gastriques.
Chaque enquête nous entraine invariablement en Asie du sud-est et particulièrement à Bangkok en Thaïlande, où les stands des marchands en plein air, offrent scarabées et sauterelles aux consommateurs locaux friands de ces petites merveilles gustatives. Véritable Rungis de la bestiole grouillante, les étals regorgent de bassines où s’agitent des punaises d’eau larges comme la paume de la main, des scarabées noirs gros comme des pouces et milles autres gourmandises attisant la convoitise des affamés.
Pour ceux qui n’ont pas le temps de se lancer dans la cuisine, des vendeurs de street-food vous proposent les insectes, le plus souvent grillés ou frits, en brochettes copieuses aussi. Ce sont de véritables petits en-cas, croustillants sous la dent.
Pour nous occidentaux, mis de côté l’intérêt touristique qui permettra de faire de chouettes photos à faire hurler nos amis en revenant de vacances, il paraît inconcevable de bouffer des trucs pareils ! Les partisans de cette alimentation, décrite comme saine et pleine de bonnes choses pour la santé, avancent que nous ne sommes pas raisonnables, la preuve en étant que nous mangeons bien des huîtres vivantes !
Mauvais exemple qui ne prouve rien. Le rejet premier ne vient pas du fait qu’il s’agit d’insectes – nous ingurgitons effectivement des trucs bizarres nous aussi, escargots, triperies répugnantes et autres horreurs si on veut être justes – la principale raison heurtant notre sensibilité, vient des pattes ! Ces bacs pleins d’insectes fourmillant de bestioles qui remuent toutes leurs pattes dans tous les sens, se grimpant dessus les unes sur les autres, ce grouillement, ce pullulement de choses mal connues et parfois poilues, glups ! Non merci. Pourtant l’idée ne doit pas être oubliée trop vite et mérite réflexion.
Dans un premier temps je pense qu’il faut commencer par des insectes sans pattes, c'est-à-dire par leurs larves. Une larve blanche bien dodue, si vous ne la voyez pas se dandiner vivante dans votre assiette, mais qu’elle vous est servie cuite, ressemble fort à une grosse crevette décortiquée et devient beaucoup plus facilement mangeable. Pour ma part je pense pouvoir m’y risquer sans problème. J’ai déjà eu l’occasion de manger une sorte de ver frit, contenu dans des sucettes mexicaines, ça ne m’a pas dégouté du tout, une saveur légèrement caramélisée et une texture craquante, rien qui puisse affoler la galerie.
Une fois le stade de la larve passé avec succès il faudra enchainer avec des insectes familiers, sauterelles ou criquets par exemple. Leur consommation doit s’apparenter à la langoustine, je ne parle pas du goût mais de la forme, on retire les pattes et peut-être la tête et les antennes, et hop !
Avec méthode et progressivement, nous devrions pouvoir nous aussi nous sustenter de ces étranges nourritures qui furent certainement l’alimentation de base de beaucoup de nos ancêtres très lointains. Se sustenter oui, mais se régaler … ça c’est une autre histoire !
07:00 Publié dans Insectes | Tags : insectes, nourritures | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |