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06/06/2009

La mission si vous l’acceptez

J'ai trouvé l'enveloppe dans ma boîte aux lettres ce matin, au milieu des prospectus habituels, une petite enveloppe grise austère. J'ai été surpris car je pensais recevoir une grosse enveloppe joufflue et j'ai failli la balancer directement à la poubelle avec les publicités, mais frappée du cachet que j'attendais, j'ai retenu mon geste. Il était temps qu'elle arrive, la mission est programmée pour dimanche et il n'est pas possible de la différer, la fenêtre de tir sera optimum pour ne pas dire exclusive à cette date. Je n'ai donc pas beaucoup de temps pour étudier les dossiers des cibles potentielles, quatorze groupes dont je dois lire les professions de foi et détailler les noms et trombines de leurs adhérents.

J'ai parcouru rapidement tous les dossiers puis j'ai essayé de les regrouper, encore fallait-il trouver un point commun, j'ai opté pour la couleur de leurs programmes. Couleur au sens premier du terme, la teinte dominante du papier. J'ai fait de petits tas sur une grande table pour étaler ma palette qui révéla du noir, du bleu, du jaune, du rouge, du vert, du mauve et du je ne sais quoi. Déjà une première sélection s'est opérée, la feuille noire de la Liste Antisioniste était désagréable au toucher et donnait envie de se laver les mains, quant aux faces hilares des membres de la secte elles évoquaient une vision de cauchemar. Poubelle. J'ai voulu retrouver le sourire avec la feuille jaune mais il s'agissait du FN et d'un Jean-Michel Dubois dont on fait les gourdins certainement. Poubelle. J'ai ensuite étudié le prospectus mauve mais Nicolas Dupont-Aignan me rappelle trop les aventures du Petit Nicolas de Sempé. Très drôle mais hors sujet. Poubelle. J'avançais à grands pas finalement.

J'ai pris le tas du « je ne sais quoi ». Deux dossiers, l'un de Lutte Ouvrière, trop long à lire et puis sans Arlette, LO c'est un couscous sans merguez ou un match de football sans buts. Poubelle. Le second c'est le Modem c'est-à-dire Bayrou. Sa prestation télévisée de jeudi l'élimine définitivement, en supposant qu'il ait eu une chance. Poubelle.

Il me reste en mains, la tierce habituelle, bleue, rouge, verte. Pour les listes bleues, le mouvement Libertas de Philippe de Villiers m'évoque Satanas de Satanas et Diabolo. Tsst ! Tsst ! Poubelle. Il y a aussi le CNI. Pfff ! Poubelle. Et l'UMP dont l'affiche ressemble à celle d'un téléfilm avec Michel Barnier, Rachida Dati et Jean-Marie Cavada, l'officier de police, son assistante et le médecin légiste. Désolé mais j'ai déjà trop vu ces séries à la télévision, toujours le même scénario. Poubelle.

Les listes rouges sont trois elles aussi. Le PSE mené par Harlem Désir c'est-à-dire le PS dont le logo, la main cramponnée à la tige d'une rose me fait mal. Mal, car les tiges des roses ont des épines et s'y cramponner s'est s'y blesser. Mal, car si le PS n'a que la rose à laquelle se raccrocher, ça ne va pas loin. Poubelle. Le NPA avec son haut-parleur me casse un peu les oreilles, comme son leader Besancenot qui parle trop vite. Dommage car il dit des choses qui méritent d'être au moins écoutées. Poubelle. Enfin le Front de Gauche avec Buffet et Mélenchon. Tout le monde sait que le front est au centre, entre les oreilles, alors pourquoi vouloir nous baratiner ? Poubelle.

Ne restait plus que le dossier vert. La liste La Terre Sinon Rien propose un prospectus rapide à lire, c'est d'ailleurs son seul atout, et un seul programme le BIB (le Bonheur Intérieur Brut). Trop petit mon ami. Poubelle. L'Alliance Ecologiste Indépendante ce sont les fameuses vedettes, Francis Lalanne (le poète), Patrice Drevet (Mr météo) et Antoine Waechter (si ! si !). S'ils sont élus députés on n'a pas fini de les entendre, au secours ! Poubelle. Je termine avec Europe Ecologie et son tandem d'enfer, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly soutenus par José Bové. Le rouquin - à l'époque - m'a toujours été sympathique et par sa double nationalité française et allemande, bien placé pour savoir ce qu'est l'Europe quant à sa nouvelle copine la juge, elle me semble intègre. Je mets le dossier de côté.

Je dois maintenant accomplir la mission qui m'est confiée, je ne peux pas reculer, il ne s'agit pas de la France cette fois, mais de l'Europe, carrément ! J'ai la nuit pour réfléchir et en désespoir de cause il me reste dans la manche, le quinzième dossier, celui dont je ne vous ai pas parlé, le dossier blanc.