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05/06/2009

Le grand débat

L'émission « A vous de juger » diffusée hier soir sur France2 ne manquait pas de piment. Arlette Chabot avait réuni le gratin des politiques français pour un débat sur l'Europe à quelques jours des élections. Immédiatement on a compris que la soirée serait chaude. Les débatteurs étaient répartis sur le plateau en deux tables entre lesquelles Arlette faisait des allers-retours, ce qui donnait l'impression d'être dans un petit café-restaurant avec la serveuse prenant les commandes, c'était pittoresque certes, mais le décor ainsi posé ne pouvait qu'augurer d'une conversation de bistrot, ce qui n'a pas loupé ! La première rencontre opposait François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit et rien qu'à voir l'œil noir et l'air tendu et crispé de Bayrou on devinait qu'il en avait gros sur la patate de voir les sondages le faire rétrograder derrière la liste de DCB. Autant le rouquin était à son aise dans son discours, gouailleur et l'œil malicieux, autant le Béarnais paraissait emprunté, s'empêtrant dans des phrases à rallonges dont on ne voyait pas bien le bout et des propos pas très clairs eux non plus. Rapidement excédé par sa propre incapacité à s'exprimer il a balancé un sous-entendu exécrable (allusion à un propos pédophile paru dans un bouquin écrit par DCB au milieu des années 70) qui a aussitôt mis une ambiance de bistrot comme prévue dans le débat. « C'est ignoble de ta part ! » « Mon pote, tu es trop minable tu ne seras jamais président de la république » le ton s'envenimant rapidement la serveuse eut beaucoup de mal à calmer les deux oiseaux tandis qu'à l'autre table les joueurs de belote, Xavier Bertrand, Martine Aubry, Jean-Luc Mélenchon et le facteur se tenaient à carreau, ébahis par la sortie du président du Modem. Dès lors, le ton était donné et aux questions suivantes de la malheureuse serveuse, les tables dans un joli brouhaha s'invectivèrent et on avait beaucoup de mal à suivre les propos des uns et des autres. Mélenchon envoya « au diable » Arlette pendant qu'entre temps Marine Le Pen et le seigneur De Villiers prenaient place à la table des deux, hurlant haut et fort qu'il était inadmissible qu'ils ne fassent leur entrée qu'après 40 mn de débat. Heureusement parfois, Cohn-Bendit de sa voix de stentor parvenait à rétablir un peu de calme et à débiter son propos sensé recadrer la discussion, ou bien Olivier Besancenot décochait comme une mitrailleuse mais d'un ton clair et posé ses critiques argumentées qui laissaient les dineurs le nez dans leur assiette. Le repas s'éternisant et la cacophonie s'amplifiant, j'estimais en avoir assez entendu et après avoir vidé mon verre et posé une pièce sur le comptoir, je me suis esquivé dans l'indifférence générale car il était temps que je me couche. Le lendemain je travaillais, moi !