Hot Tuna : Steady As She Goes

Le nouvel album de Hot Tuna a été enregistré en studio, autant dire que c’est un évènement car si les fans suivent leur groupe fétiche au gré des enregistrements en public (en acoustique) qui paraissent ici ou là depuis plusieurs années, voir Jorma Kaukonen et Jack Cassady réunis (en électrique) autour d’une console nous ramène à une vingtaine d’années en arrière si je ne m’abuse.

Le disque qui vient tout juste de paraître – Steady As She Goes - a été enregistré dans le studio de Levon Helm (The Band) et produit par Larry Campbell. Autour de nos deux héros, Jorma (guitares et chant) et Jack (guitare basse), on retrouve Barry Mitterhoff (mandoline), Skoota Warner (batterie), Larry Campbell ne se contente pas de produire il met aussi la main à la pâte et pas qu’un peu (électrique/acoustique/pedal steel guitare, violon, orgue, chant !) tandis que Teresa Williams assure les chœurs.

Tous ces noms ne vous sont pas inconnus, puisqu’il s’agit de la petite bande à Jorma, la même qui l’épaula en 2009 pour son album solo River Of Time.

Ceci expliquant cela, cet album de Hot Tuna est complètement dans la veine de River Of Time et nous ne nous en plaindrons pas, puisqu’il était excellent. Douze titres, dont une moitié écrite par Jorma et comme toujours la reprise d’un morceau de Reverend Gary Davis, ici Children Of Zion. Disque de folk-rock, plutôt cool, nous ne sommes plus au milieu des années 70 avec les fulgurances de guitare de Kaukonen – qui d’ailleurs n’ont pas le mieux vieilli quand on réécoute leur discographie.

Le son est excellent, les parties de guitares assez déliées pour être dégustées comme elles le méritent et la petite formation rend le tout particulièrement intimiste avec en cerise sur le gâteau les touches de mandoline ou violon qui font de chaque morceau un délicieux plaisir. Electrique et acoustique permettent de varier les ambiances, Angel Of Darkness  ouvre le CD en beauté, guitares électriques et mélodie qui accroche, If This Is Love est carrément nerveux comme Easy Now Revisited qui rappelle le Hot Tuna de jadis, alors que Second Chance ou Things That Might Have Been font dans la beauté acoustique. Le disque se clôt sur un guilleret instrumental Vicksburg Stomp où guitares, violon et mandoline se renvoient la balle, chacun prenant son petit solo, basse et batterie itou. Du coup quand la galette s’arrête on n’a qu’une envie, se la repasser une fois encore.  

Est-ce le grand retour de Hot Tuna ? En tout cas, un très bon disque qui mérite qu’on s’y attarde longuement. 

 

HOT TUNA : Angel Of Darkness