Ma semaine télé du 28 février au 6 mars

« Les pyramides de Guizeh déconcertèrent Ramiro, mais pas pour les raisons auxquelles on aurait pu s’attendre : elle lui parurent beaucoup plus petites qu’il ne se les imaginait. Felisa, son guide à la main, affirma que la télévision était en train de tuer « le plaisir des voyages », parce que sur l’écran, isolé et bien photographié, tout paraissait plus grand, plus imposant et plus propre. »  Antonio Gala  La Passion turque

Vivement demain, qu’on passe au tout numérique une bonne fois pour toute, car j’en ai plus qu’assez depuis plusieurs semaines de voir défiler sur mon écran ce bandeau énorme qui me bouche la vue, destiné à me prévenir que mon poste n’est pas équipé pour la nouvelle réception. Le problème c’est que dans ma résidence, le décodeur sera placé au niveau de l’antenne collective le jour J, en attendant je subis ce message abusif. Durant les matchs de football ou de rugby, c’est très agréable de ne pas voir le but ou l’essai quand passe le bandeau et devoir attendre le replay !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi, soirée sur France5 avec La maison France5 le magazine présenté par Stéphane Thebaut. Il y a longtemps que je n’avais jeté un œil à cette émission, ce soir parmi les sujets traités, les boudoirs et leur esprit cosy ainsi que les ateliers d’artistes convertis en appartements, les volumes et la lumière associés aux moyens mis en œuvre permettaient à leurs propriétaires de jouir d’un beau lieu de vie qui semblait enviable. Après la maison, le jardin, la soirée était bien équilibrée avec Silence, ça pousse ! Où l’on retrouve nos deux présentateurs sans qui l’émission ne serait rien pour une visite de très beaux endroits bucoliques comme ces jardins remarquables labellisés ou encore ce reportage sur les plantes carnivores capables de digérer un jeune rat !  

Jeudi, La Grande librairie sur France5 est dédiée à Céline, pour le 50^ème anniversaire de sa mort (1804-1961). Quatre spécialistes de l’œuvre de l’écrivain sont invités sur le plateau de François Busnel, Philippe Sollers, François Bibault, Frédéric Vitoux et l’acteur Fabrice Luchini. D’emblée est évacué la face noire de Céline – ses pamphlets antisémites – pour n’envisager que son travail d’écrivain encensé par tous « Le plus grand écrivain du XXème siècle ». Des extraits d’interviews filmées ponctuent la soirée où Busnel devient spectateur de sa propre émission face à Sollers et Luchini qui ont du mal à lâcher le crachoir comme on l’imagine ! Si Céline a pu écrire « La prétention au bonheur, la grande imposture… », le téléspectateur lui baignait en plein dedans devant tant d’érudition et la déclamation d’extraits des textes de l’écrivain par Luchini.

Vendredi soir, un épisode de NCIS : enquêtes spéciales sur M6. Seuls les acteurs restent à sauver de cette série que j’ai bien aimée jadis, aujourd’hui les scénarios me paraissent épais comme des feuilles de papier à cigarettes (et l’on sait que ça tue !), les enquêtes et particulièrement le côté scientifique sont expédiées et enfin dernier point qui la disqualifie à mes yeux – bien que la série n’en soit pas responsable – M6 nous inflige des tunnels de pub qui n’en finissent pas, ce qui fait que j’évite cette chaîne autant que possible.

Dimanche, sur ARTE je joue la sûreté avec un chef d’œuvre du cinéma, un film de Stanley Donen, Charade (1963) avec Audrey Hepburn, Cary Grant et Walter Matthau. Une comédie policière d’un autre temps, à Paris un agent secret américain aide une jolie veuve à retrouver le magot laissé par son mari. Les classiques ne nous déçoivent jamais, Hepburn et Grant, la classe et l’humour à l’unisson.

 

Si la télévision en grève doit assurer le service minimum, les téléspectateurs déçus par les programmes peuvent en faire autant. La preuve, une semaine de télé réellement riquiqui car trop tartignole à mon goût.