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03/03/2009

Eloge du pet

Amis du pet bonjour ! Nous prêterons ici une oreille complaisante à cette musique sacrilège dont nous sommes tous des musiciens plus ou moins volontaires et virtuoses.

Car effectivement il faut dès l'abord distinguer le vent volontaire que l'artiste en pleine maturité sait moduler en un phrasé plus ou moins long grâce à la maîtrise totale de son instrument, du pet furtif qui s'échappe par inadvertance d'un embout mal contrôlé. Le pet furtif que je préfère nommer « pet surprise », car « furtif » pourrait laisser entendre qu'il est court ou discret ce qui n'est pas obligatoirement le cas. Le furtif arrivant par surprise peut se laisser aller à des débordements désastreux pour l'oreille, le nez ou le fondement dans les cas extrêmes. On comprendra aisément dans ces conditions qu'il faut acquérir très jeune une bonne technique si on ne veut pas être douloureusement étonné par un lâcher de ballons qui ruinera votre réputation aussi vite que votre pantalon. Eventuellement, dans un dortoir de militaires ou une chambrée de pèlerins arrivant du Puy-en-Velay et qui se laisserait aller à psalmodier une ode aux lentilles régionales, ce manque de technique peut vous valoir une renommée qui vous collera aux fesses un certain temps...

Venons en au pet volontaire qui lui, touche à l'art. Bruit sec et unique, en rafale allant crescendo, ou long chuintement dans les aigus, résonance moite arrivant de très loin, déflagration tonitruante présage d'éboulement imminent... La gamme est longue et permet au musicologue averti d'y mettre toutes ses tripes !

Lâcher un long pet dont on aura maîtrisé la puissance de l'ouverture à la coda, sans à-coup, dans un lieu silencieux à l'acoustique remarquable, jouer la note parfaite et reprendre ses activités comme si de rien n'était quel bonheur pour un clairon chevronné !

Nous n'ignorerons pas le pet facétieux, distribué avec parcimonie dans des lieux incongrus au milieu des autres qui vous garantissent l'anonymat : vesser dans la file chez le boulanger, lâcher une caisse grasse au cinéma ou encore une perle dans la salle d'attente du dentiste voilà de petits plaisirs qui rendent agréable la vie du pétomane.

Mais attention ! Si vous-même êtes victime de ce maniaque infâme, ou si vous avez vent d'un rustaud qui sévirait dans votre entourage, n'hésitez pas à le vilipender sans mâcher vos mots et ne pardonnez rien à ce gros dégueulasse qui vous pourrit l'air !  

18:42 Publié dans Aphorisme | Tags : le pet, éloge du pet | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | | |